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A Paris, le défilé du 14 juillet s'est déroulé sous haute surveillance

Emmanuel Macron sur les Champs Elysées pour le défilé 14 juillet [EPA/Keystone - Gonzalo Fuentes]
Dispositif sécuritaire massif et remaniement ministériel au menu du 14 juillet en France / Le 12h30 / 1 min. / le 14 juillet 2023
Le traditionnel défilé militaire du 14 juillet s'est déroulé sans accroc vendredi matin à Paris sur les Champs Elysées en présence d'Emmanuel Macron et du Premier ministre indien Narendra Modi, invité d'honneur à l'occasion de la fête nationale, malgré un climat sécuritaire tendu.

Après une animation musicale à laquelle participaient une douzaine de pays ayant aidé la France pendant une décennie d'engagement militaire au Sahel, les neuf Alphajets de la Patrouille de France ont coloré le ciel parisien de bleu blanc rouge. Le défilé à pied a ensuite été ouvert par 240 membres des forces armées indiennes, coiffés de turbans pour certains.

La Patrouille de France a bariolé le ciel parisien de bleu blanc rouge. [EPA/Keystone - Yoan Valat]
La Patrouille de France a bariolé le ciel parisien de bleu blanc rouge. [EPA/Keystone - Yoan Valat]

Le chef de l'Etat avait auparavant descendu l'avenue des Champs Elysées à bord d'un véhicule militaire devant une foule compacte, récoltant des applaudissements, mais aussi quelques huées.

Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire de leur partenariat stratégique, que la France ambitionne de renforcer pour peser dans la zone Asie-Pacifique, bien que l'Inde soit accusée par des ONG de dérive autoritaire.

>> Lire aussi : Emmanuel Macron décerne la grand’croix de la Légion d’honneur à Narendra Modi

Mobilisation policière

Les festivités du 14 juillet se tiennent sous haute surveillance en matière de sécurité. Fin juin, la mort de Nahel, un adolescent tué par un policier lors d'un contrôle routier, a entraîné plusieurs nuits d'émeutes et des dégâts considérables.

Le gouvernement a déployé les grands moyens pour tenter de contenir les traditionnels incidents des festivités du 14 juillet, en mobilisant de jeudi soir à samedi soir quelque 45'000 policiers et gendarmes, des unités d'élite et des blindés. La nuit de jeudi à vendredi a toutefois été dans "l'ensemble relativement calme pour un 13 juillet", a assuré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Au total, l'édition 2023 du défilé rassemble 6500 participants, dont 5100 à pied. Plus de 60 avions, dont des appareils étrangers, 28 hélicoptères, 157 véhicules et 62 motos défileront en compagnie des 200 chevaux de la Garde républicaine sur les Champs-Elysées.

>> Voir aussi l'interview de Camille Vigogne Le Coat, rédactrice en chef adjointe du service politique du magazine l'Express, dans Forum :

Une fête du 14 juillet très politique en France: interview de Camille Vigogne
Une fête du 14 juillet très politique en France: interview de Camille Vigogne / Forum / 6 min. / le 14 juillet 2023

Hausse des budgets de l'armée

Cette manifestation a par ailleurs vocation à incarner la hausse du budget des armées, alors que le Parlement a définitivement adopté jeudi une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) d'une enveloppe de 413 milliards d'euros d'ici à 2030, soit une hausse de 40% par rapport à la précédente LPM.

Pour incarner l'aide militaire française à l'Ukraine, des canons Caesar et des blindés AMX10-RC, du type de ceux cédés à Kiev, doivent défiler devant les Parisiens.

L'animation finale, place de la Concorde, a commémoré 1943, année de création de la médaille de la Résistance française, la création du Conseil national de la Résistance, le décès du héros de la Résistance Jean Moulin et la naissance de l'émouvant "Chant des partisans". Le défilé s'est achevé par l'interprétation de "la Marseillaise".

Un feu d'artifice sera tiré dans la capitale vendredi soir depuis la Tour Eiffel, comme de coutume. Il sera précédé d'un grand concert classique sur le Champ-de-Mars sur le thème de la fraternité.

afp/mac

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Pas de discours présidentiel

Stéphane Rozès, politologue et enseignant à Sciences Po Paris, s'est exprimé dans la Matinale de la RTS sur l'absence de prise de parole du président de la République.

"C'est une marque de faiblesse d'Emmanuel Macron dans un moment où l'Etat a donné des signes de faiblesse du fait de la relation dégradée entre le président et le pays. Ne pas intervenir, c'est accréditer l'idée qu'il n'y a pas une autorité politique suffisante pour dire ce qui relie les Français entre eux."

>> L'interview complète de Stéphane Rozès dans La Matinale :

Une fête nationale française sans discours présidentiel et à haut risque d’émeutes: interview de Stéphane Rozès (vidéo)
Une fête nationale française sans discours présidentiel et à haut risque d’émeutes: interview de Stéphane Rozès (vidéo) / La Matinale / 4 min. / le 14 juillet 2023