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Depuis le Covid, le nombre de passagers indisciplinés dans les avions a bondi

Un avion rempli de passagers. [Depositphotos - travelarium]
Les compagnies aériennes font toujours plus face aux passagers indisciplinés / Le Journal horaire / 26 sec. / le 16 juillet 2023
Agressifs, ivres, voire violents, les passagers d'avion indisciplinés représentent un cauchemar pour les compagnies aériennes et leurs voisins en cabine. Malgré une répression accrue, la vague n'a pas reflué depuis la crise sanitaire.

Au-delà des vidéos virales de voyageurs "partis en vrille", les statistiques le confirment: il s'est produit un incident lié à un passager non coopératif tous les 568 vols en 2022, contre un tous les 835 vols en 2021, selon la principale association internationale de compagnies aériennes, l'IATA.

Le taux de non-respect des règles à bord avait décru après la fin de l'obligation de porter le masque sur la plupart des vols, mais a recommencé à augmenter tout au long de 2022 et a terminé l'année en hausse de 37% par rapport à 2021, ajoute l'organisation.

Parmi les incidents les plus fréquents: cigarettes ou vapoteuses allumées, refus de boucler sa ceinture et bagages en cabine trop nombreux, selon l'IATA. Les agressions physiques restent très rares (un vol sur 17'200), mais ont bondi de 61% en un an.

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8,4 millions de dollars d'amende

Ce phénomène de passagers indisciplinés, les "paxi" dans le jargon des professionnels de l'aérien, a explosé pendant la pandémie de Covid-19. En 2021, l'autorité américaine de l'aviation civile (FAA) a enregistré près de 6000 incidents, dix fois plus qu'en 2017.

"C'était une époque de folie", se souvient Robin Hayes, le directeur général de la compagnie américaine JetBlue. Le phénomène était lié, selon lui, au port du masque sanitaire "devenu une question d'opinion politique" aux Etats-Unis.

Lors du premier semestre 2023, ces occurrences demeuraient presque deux fois plus nombreuses en moyenne qu'avant la crise sanitaire, selon la FAA qui professe une "tolérance zéro". Elle a infligé 8,4 millions de dollars cumulés d'amende l'année dernière, les passagers rétifs risquant aussi des poursuites pénales.

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Stress, espace réduit et alcool

Pour l'agence européenne de sécurité aérienne (EASA), le taux d'incident a diminué depuis le pic de la pandémie, mais leur gravité "semble avoir augmenté de façon considérable". Raisons les plus souvent évoquées pour expliquer le comportement de certains voyageurs: le stress inhérent au voyage, l'espace personnel réduit, l'interdiction de fumer, mais aussi l'abus d'alcool.

Nous voyons beaucoup plus de passagers exaspérés et cela correspond à ce que nous disent les forces de police sur la population en général

John Franklin, responsable de la sensibilisation aux problèmes de sécurité au sein de l'EASA

Mais, au-delà, "nous voyons beaucoup plus de passagers exaspérés et cela correspond à ce que nous disent les forces de police sur la population en général", constate John Franklin, responsable de la sensibilisation aux problèmes de sécurité au sein de l'EASA.

Psychologie, menottes et déroutement

Des officiers de sécurité voyagent incognito sur certains vols sensibles. Mais, souvent, les personnels navigants se retrouvent en première ligne. Pédagogie, psychologie et autodéfense: hôtesses et stewards sont formés à réagir graduellement à des crises qui peuvent éclater dans des espaces hermétiques à forte densité humaine, volant à 900 km/h et 12 km d'altitude.

Si les arguments ou avertissements ne portent pas, reste la manière forte. Les avions sont équipés de menottes en plastique pour clouer les "paxi" à leurs sièges.

En dernier recours, le commandant de bord peut décider de dérouter l'avion afin de les débarquer.

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ats/hkr

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