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A Pékin, l'émissaire américain John Kerry relance le dialogue sur le climat avec la Chine

L'émissaire américain John Kerry [Keystone]
L'émissaire américain John Kerry en visite en Chine pour reprendre le dialogue sur le climat / Le 12h30 / 1 min. / le 16 juillet 2023
L'émissaire américain pour le climat John Kerry a rencontré lundi son homologue Xie Zhenhua à Pékin, marquant ainsi la reprise du dialogue sur ce sujet entre les deux principaux pollueurs de la planète.

Les deux hommes ont eu une réunion dans la matinée qui a duré quatre heures, a rapporté la télévision d'Etat CCTV.

"Le changement climatique est un défi commun pour toute l'humanité", a commenté le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, interrogée lors d'un briefing régulier.

La Chine "échangera avec les Etats-Unis sur les questions liées au changement climatique et travaillera avec eux pour relever les défis et améliorer le bien-être des générations actuelles et futures", a-t-elle ajouté.

Le dialogue sur ce sujet avait été interrompu il y a près d'un an: la Chine l'avait suspendu pour protester contre le déplacement à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis.

L'ambiance semble désormais à la reprise des échanges, même si Washington veut afficher sa fermeté dans ce domaine.

La Chine a la "responsabilité" de réduire ses émissions

John Kerry va appeler la Chine à "ne pas se cacher derrière l'affirmation qu'elle est un pays en développement", pour minorer son engagement contre le changement climatique, a indiqué dimanche sur CNN le conseiller à la sécurité nationale du président américain Jake Sullivan.

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"Chaque pays, y compris la Chine, a la responsabilité de réduire ses émissions", a déclaré Jake Sullivan.

"Je pense que le monde devrait encourager encore plus la Chine, voire faire pression sur elle, à prendre des mesures beaucoup plus radicales pour réduire ses émissions", a-t-il ajouté.

La deuxième économie mondiale "a encore du travail à faire dans ce domaine" et "John Kerry insistera sur ce point lors de son déplacement à Pékin". John Kerry sera à Pékin jusqu'à mercredi.

Multiplication des visites diplomatiques

Ces derniers mois, les visites se multiplient depuis Washington pour réchauffer les relations diplomatiques: le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est venu en juin, puis la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen début juillet.

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La venue de John Kerry, sa troisième depuis sa prise de fonction en 2021, survient au moment où l'impact du changement climatique se fait particulièrement sentir sur la planète, avec des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde.

L'administration Biden estime que le climat est l'un des domaines où les deux puissances, qui se livrent une concurrence féroce, peuvent coopérer.

Et elle a choisi une personne-clé pour cela: ancien secrétaire d'Etat, John Kerry bénéficie d'une relation plutôt cordiale et ininterrompue avec la Chine.

Neutralité carbone d'ici à 2060

Plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, la Chine a promis d'atteindre son pic d'émissions de CO2 d'ici à 2030, puis la neutralité carbone d'ici à 2060.

Le président Xi Jinping a aussi assuré que son pays réduirait son recours au charbon dès 2026. Mais en avril, les autorités ont donné leur feu vert à une nouvelle hausse de la capacité de production d'électricité à partir du charbon.

Pour Greenpeace, cela signifie que Pékin donne la priorité à sa sécurité énergétique, de quoi faire douter quant au respect de ses objectifs de réduction des émissions de CO2.

agences/hkr/vajo

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