Le régime de Bachar al-Assad fait pression pour reprendre le contrôle de sa frontière avec la Turquie et, au Conseil de sécurité de l'ONU, son allié russe a bloqué mardi dernier une résolution qui aurait permis de renouveler pour neuf mois l’accès à l'enclave rebelle d'Idlib, la dernière qui échappe encore au contrôle de Damas.
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Dans la foulée, le régime a annoncé jeudi qu'il autorisait, sous conditions et pour six mois, le passage d'aide humanitaire à la frontière turque. Mais cette dernière n'a pas encore repris, l'ONU indiquant qu'elle examinait les "modalités" de cette autorisation. Elle devrait se faire, selon Damas, "en pleine coopération et coordination avec le gouvernement" syrien.
Bombardements réguliers
Ainsi, depuis une semaine, aucun colis d'alimentation ou de médicaments n'est entré par le corridor humanitaire de Bab al-Hawa. "À Idlib, on est enfermé, on ne peut plus sortir. [...] Nous vivons sous la pression du régime syrien et de la Russie: ils nous bombardent chaque semaine. Et maintenant, ils veulent qu'on meure de faim", témoigne une jeune étudiante, désespérée. "Nous sommes en état de siège!"
"Après des années de guerre, nous savons tous que Bachar al-Assad est un criminel", poursuit-elle. "Comment l'ONU peut-elle encore dialoguer avec lui?"
Droit d'ingérence humanitaire
Du côté des ONG, on s'inquiète aussi de ces négociations toujours en cours à New York. Car si Damas reprend le contrôle complet sur sa frontière nord-ouest, la région risque d'être définitivement privée de tout soutien. "Qui peut croire que le régime laissera entrer les convois humanitaires dans les zones tenues par l’opposition?", prévient Mufaddal Hamadeh, président de la Syrian American Medical Society, qui gère 12 hôpitaux dans la région d'Idlib.
Les ONG appellent donc la communauté internationale à continuer d'intervenir au nord-ouest de la Syrie sans l'autorisation du régime d'al-Assad, au nom du droit d’ingérence humanitaire.
Reportage radio: Noé Pignède
Texte web: jop