Barcelone, Amsterdam ou Venise sont touchées par le surtourisme, ce qui provoque la colère de nombreux habitantes et habitants. Certaines villes pas encore concernées par ce phénomène, mais qui pourraient l'être un jour, préfèrent anticiper, à l'image de la cité médiévale de Gand, en Belgique. Celle-ci accueille déjà de nombreux touristes, sans toutefois être submergée.
Pour autant, certains touristes, qui ne se considèrent pas trop nombreux, ne comprennent pas les mesures. Leonne, venu de Londres, témoigne: "On est très très loin d'une ville surchargée! C'est très plaisant. C'est pas comme à Barcelone où il y a trop de monde! Pour moi, c'est l'équilibre parfait!"
Maintenir l'équilibre
Au pied des façades flamandes, on croise bien quelques groupes importants menés au pas de charge par leur guide. Mais on rencontre aussi beaucoup de locaux ou de travailleurs en pause de midi. Pour Tomas, Gantois de naissance, l'enjeu des autorités est de réussir à maintenir cet équilibre entre touristes et habitants.
"C'est très bien pour la ville qu'on ait autant de touristes, mais bien sûr il faut aussi qu'on contrôle les possibles excès qui pourraient arriver avec le tourisme de masse. Le soir, l'ambiance est détendue ici, mais quand trop de touristes ivres venus des Pays-Bas ou du Royaume-Uni sont là, l'atmosphère change et je crois qu'il faut que l'on fasse attention à cela."
L'hébergement dans le viseur
Les autorités de la ville agissent donc préventivement face au tourisme de masse. Braam van Braeckevelt, magistrat chargé du tourisme, estime que pour ne pas devenir Bruges, Amsterdam ou Barcelone, il est "nécessaire de prendre des mesures avant qu'il ne soit trop tard".
Une des mesures phares de la mairie concerne l'hébergement: aucun nouveau gîte touristique ne peut plus être ouvert et, à partir de l'année prochaine, les hébergements Airbnb devront payer la taxe de séjour. "Six euros parce qu'il y a une grande concurrence, qui n'est pas vraiment correcte, vis-à-vis des hôteliers", précise le spécialiste du tourisme.
Comme les croisières
Un autre secteur dans le viseur des autorités est celui des croisières qui déversent chaque jour leur flot de voyageurs, seulement pour quelques heures. Ils encombrent le centre-ville sans aucune retombée économique, lâche Rudy Deuvitte, président des hôteliers gantois.
"Ils arrivent, ils sont 600 mais ils ne dépensent pas un centime dans la ville. Ils ne vont pas au restaurant par exemple, car ils mangent sur le bateau", déplore-t-il.
Selon une note municipale, un touriste qui reste plusieurs jours dépense en moyenne 163 euros en 24 heures, alors qu'un visiteur à la journée ne dépense lui que 81 euros. Cela a ainsi aiguillé la Municipalité dans ses priorités: limiter Airbnb et essayer d'encourager l'hébergement de plusieurs jours à l'hôtel afin de maintenir l'équilibre entre les retombées économiques du tourisme et la quiétude des Gantois.
Sujet radio: Jean-Jacques Hery
Adaptation web: Julie Marty