L'idée a été lancée par un représentant du secteur médical: "Lorsqu'il fait chaud, nous devrions prendre exemple sur la façon dont les gens travaillent dans les pays du Sud: se lever tôt, travailler de manière productive le matin et faire une sieste à midi", a déclaré dans une interview le chef de l'Association des médecins des services de santé publique allemands (BVÖGD) Johannes Niessen.
La "siesta", selon le terme utilisé dans la première économie européenne, est "un concept que nous devrions adopter pendant les mois d'été", a-t-il ajouté. La proposition a reçu le soutien du ministre de la Santé Karl Lauterbach qui, dans un message sur Twitter, a qualifié cette pause méridienne de "médicalement judicieuse pour de nombreuses professions", tout en renvoyant la décision aux entreprises et à leurs salariés.
Associations patronales pas opposées
Cette proposition a été plutôt bien accueillie au sein de la première économie européenne, par les syndicats de travailleurs et par une partie du patronat. La Fédération des associations patronales allemandes (BDA) n'a pas rejeté l'idée, suggérant une réforme du temps de travail permettant plus de flexibilité. "Cela peut inclure des pauses de midi plus longues, si cela est possible du point de vue du fonctionnement de l'entreprise et si les employés et les employeurs sont d'accord", estime le BDA.
"Faire en sorte que les heures de travail se déroulent pendant les heures les plus fraîches de la journée est un instrument envisageable", a observé Anja Piel, membre de la Confédération des syndicats allemands (DGB).
D'autres mesures peuvent aussi être appliquées dans les bureaux, a rappelé la représentante syndicale: stores adaptés à la protection solaire, éloignement des sources de chaleur comme les imprimantes et les photocopieuses, assouplissement du code vestimentaire ou encore mise à disposition de boissons fraîches pour les salariés.
Peu d'études
Les études sur l'impact économique de la sieste ne sont pas foison, mais il en existe quand même, menées en Chine ou aux Etats-Unis, qui concluent que la sieste a un effet bénéfique sur le travail.
Mais si les chercheurs et chercheuses s'accordent sur les bénéfices du sommeil en matière de productivité, il n'y a pas de consensus sur sa durée. Vingt minutes, trente, ou jusqu'à 2h30, comme en Espagne? Dans la pratique, la tendance est plutôt à la sieste courte.
afp/br