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Plus de 1000 condamnations à de la prison après les émeutes en France

Les heurts s'amplifient en région parisienne. [Keystone - EPA/Yoan Valat]
Plus de 1000 condamnations en France après les émeutes / Le Journal horaire / 18 sec. / le 19 juillet 2023
Près de 1300 jugements ont été rendus par la justice française en lien avec les émeutes qui ont secoué la France après la mort fin juin d'un adolescent tué par un policier. Plus d'un millier de personnes ont été condamnées à une peine d'emprisonnement, a indiqué mercredi le ministre de la Justice.

Au total, 1278 jugements ont été prononcés, avec 95% de condamnations, a détaillé le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti sur la radio RTL. Il a ajouté que 1300 personnes avaient été déférées au parquet et que 905 avaient fait l'objet d'une comparution immédiate.

A l'issue de ces audiences, 1056 personnes ont été condamnées à une peine d'emprisonnement, dont 742 à une peine ferme avec un quantum moyen de 8,2 mois. Pour l'instant, 600 personnes ont été incarcérées.

Répression bien plus sévère qu'en 2005

Quant aux procédures judiciaires réalisées contre des parents de mineurs impliqués dans les violences, "il y en aura", mais "au cas par cas". "Il ne s'agit pas de punir la maman qui travaille la nuit et qui élève seule son enfant", a affirmé Eric Dupond-Moretti.

La mort de Nahel, 17 ans, abattu à bout portant lors d'un contrôle routier à Nanterre, à l'ouest de Paris, a embrasé le pays, provoquant plusieurs nuits consécutives de violences et de pillages dans de nombreuses villes de France.

Lors des émeutes de 2005, qui avaient duré trois semaines après la mort de deux adolescents poursuivis par des policiers en région parisienne, 4728 personnes avaient été interpellées et la justice avait prononcé plus de 400 condamnations à des peines de prison ferme.

ats/jop

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Reconstruction et réparation: loi votée au Sénat

Mardi, le Sénat a voté à l'unanimité le projet de loi visant à répondre à l'urgence des travaux après les destructions lors de ces violences urbaines. Il amorce aussi le débat sur les causes des émeutes et la réponse politique à y apporter.

Le vote a été plié en deux heures pour ce texte promis par Emmanuel Macron afin d'accélérer la reconstruction dans les quelque 500 communes touchées par les émeutes. Mairies, écoles, postes de police, plus de 750 bâtiments publics ont été atteints, selon le gouvernement, de manière plus ou moins importante.

"Pas une réponse globale" sur le fond

"Les chiffres sont trois fois supérieurs à celui des trois semaines de 2005", a indiqué le ministre de la Cohésion des territoires Christophe Béchu.

Ce texte n'est pas "une réponse globale à la situation que nous avons connue", a d'emblée posé Christophe Béchu face à l'hémicycle. "Nous sommes maintenant dans le temps du traitement des conséquences et viendra bien sûr à la rentrée le temps de l'action résolue sur les causes, sur les politiques à conduire", a-t-il promis.

Mais les sénateurs et sénatrices ont insisté pour que soient posées les questions de fond. "Nous aurions aimé que ce texte-là soit mis en perspective par une analyse et la parole présidentielle pour qu'on nous pose un diagnostic, pour qu'on définisse les causes", a commenté le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

>> Lire aussi : Emmanuel Macron confirme Elisabeth Borne à Matignon, des "ajustements" ministériels en vue

Place à l'Assemblée

A peine retouché par les sénateurs, le projet de loi est attendu dès jeudi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Un vote "conforme" signerait son adoption définitive en un temps record.

En revanche, si l'Assemblée le modifie même un tant soit peu, députés et sénateurs devront se réunir en commission mixte paritaire pour s'accorder sur une version de compromis qui devra encore être validée par chacune des deux chambres.