La cour d'assises de Caltanissetta, en Sicile, confirme le verdict prononcé par défaut en octobre 2020, lorsque le chef de Cosa Nostra, arrêté début 2023, était encore en fuite.
Son avocate, maître Adriana Vella, avait demandé l'acquittement, affirmant que son client n'avait eu aucun rôle dans ces assassinats, ni comme commanditaire ni comme exécutant.
En mai 1992, une puissante explosion avait éventré une portion de l'autoroute entre Palerme et son aéroport. La déflagration avait été si puissante que l'Institut national de géophysique, qui d'ordinaire prend le pouls du volcan Etna, l'avait enregistrée.
Onde de choc dans toute l'Italie
Le juge antimafia Giovanni Falcone, sa femme et trois membres de son escorte avaient péri tués dans cet attentat.
Deux mois plus tard, le juge Paolo Borsellino, considéré comme "le frère siamois" du magistrat assassiné, était tué lui aussi dans un attentat à la bombe avec cinq membres de son escorte.
Ces deux assassinats avaient provoqué une onde de choc dans le pays et une réponse ferme de l'Etat qui avait déployé de nombreux carabiniers et policiers sur l'île pour traquer les chefs mafieux.
30 ans de cavale
Matteo Messina Denaro, un tueur cruel à la tête d'un important réseau financier et arrêté le 16 janvier dernier en Sicile, suivait les traces des grands dirigeants historiques de Cosa Nostra, Toto Riina et Bernardo Provenzano, morts en prison respectivement en 2017 et 2016.
Il a été, comme ses prédécesseurs, condamné à de multiples reprises à la réclusion à perpétuité pour les meurtres commandités ou exécutés directement par lui.
Il avait été arrêté après 30 ans de cavale en marge d'une visite médicale à la clinique La Maddalena à Palerme, un établissement renommé où il était soigné sous un nom d'emprunt pour un cancer du côlon.
Il est, depuis son arrestation, incarcéré dans une prison de haute sécurité dans la ville de L'Aquila, dans les Abruzzes, une région à l'est de Rome.
>> Troisième
épisode de la série "Matteo Messina Denaro et la mafia sicilienne" dans La Matinale:
afp/miro