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En France, les vols dans les champs se multiplient et inquiètent les producteurs

L'exploitation du maraîcher Daniel Fleith à Eguisheim (France). [RTS - Virginie Gerhard]
Les vols de fruits et légumes se multiplient en France, reportage chez des agriculteurs en Alsace / La Matinale / 5 min. / le 20 juillet 2023
Les vols de fruits et légumes dans les champs se multiplient en France en raison notamment de la hausse des prix des denrées alimentaires. Fraises, tomates ou bulbes d'ail sont directement volés dans les champs. La Suisse semble épargnée pour le moment.

Avec la hausse des prix des denrées alimentaires, (+16% en un an, selon l'institut français de la statistique et des études économiques), les larcins dans les supermarchés et surtout dans les champs ont augmenté en France.

Ainsi, à Eguisheim, près de Colmar en Alsace, Daniel Fleith, maraîcher, découvre qu'on lui a volé 500 plants de tomates. "C'est tout de suite un sentiment de déception, de dégoût. On ne comprend pas pourquoi on s'en prend à une petite exploitation comme la nôtre. On essaie de faire une production de qualité. C'est un travail pour lequel on met beaucoup d'énergie et de passion", déplore-t-il, interrogé jeudi dans La Matinale.

Des bandes organisées

Si les petits vols ont toujours existé, ce sont désormais les quantités qui surprennent. Dans la région, des dizaines d'agriculteurs témoignent de vols de fraises, de tomates et même de centaines de kilos de bulbes d'ail pour parfois plusieurs milliers d'euros de marchandises.

Pour le maraîcher, il s'agit de bandes organisées qui n'ont aucun mal à écouler la marchandise. "Cela peut s'écouler assez facilement, par exemple sur des marchés aux puces ou sur des sites de vente en ligne. C'est entre 1,50 et 2 euros pour un plan de tomates. Cela fait une belle petite cagnotte à près de 1000 euros.

Des actions attendues

Pour tenter de lutter contre les vols, ce maraîcher a installé une tente au milieu de ses champs. "On essaie de trouver des stratagèmes, un peu plus originaux que des caméras. J'ai installé ma tente et de temps en temps les week-ends je dors sur place. Mais je la laisse toute la semaine pour donner l'impression que l'espace est occupé."

Mais, surtout, les producteurs sont inquiets, car malgré les plaintes, personne n'a été interpellé en flagrant délit jusqu'ici. Ils attendent des actions concrètes des autorités, avec des patrouilles la nuit et aussi des sanctions adéquates.

Virginie Gerhard/lan

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La Suisse épargnée pour le moment

Quant à la Suisse, le président de Prometerre Vaud confirme que de petits vols ont toujours eu lieu dans les champs, mais rien de semblable à ce qui se passe en France.

La situation est toutefois jugée inquiétante et suivie attentivement.