Le pluralisme des médias pose en effet un défi européen qui dépasse le seul cadre français. Dans son dernier rapport annuel sur l'Etat de droit, paru le 5 juillet, la Commission européenne estime qu'il y a un "risque élevé" de concentration des médias de l'information dans l'ensemble de l'UE.
Il n'y a surtout aucune évolution vers davantage de pluralisme depuis l'an dernier, alors qu'il s'agit d'une obligation des Etats membres.
Le pluralisme des médias, évalué à l'aune des influences politiques, des pressions économiques ou encore des conditions de travail des journalistes, est ainsi jugé "à haut risque" en Croatie, à Chypre, en Grèce, en Slovénie et à Malte. Et "à très haut risque" en Bulgarie, en Pologne, en Roumanie et en Hongrie.
France aussi critiquée
La France est aussi vilipendée pour son manque de transparence dans la propriété des médias. A l'inverse, des progrès sont notés en Irlande, en République tchèque et en Lituanie.
Bruxelles veut donc légiférer. La Commission européenne a proposé un règlement pour garantir l'absence d'ingérence du pouvoir politique ou industriel, dans les lignes éditoriales mais aussi sur la transparence des propriétaires, ou pour un financement adéquat et stable dans les médias publics...
Le texte est désormais entre les mains du Parlement européen, qui pourrait avoir à se prononcer avant les prochaines élections européennes, prévues les 6 et 9 juin 2024.
Cédric Guigon/lan
La crise au Journal du dimanche: rappel des faits
Le personnel du Journal du dimanche (JDD) est en grève depuis la nomination de Geoffroy Lejeune, 34 ans, comme directeur de la rédaction. Ce journaliste, ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, est un soutien d'Eric Zemmour à la présidentielle de 2022 et proche de Marion Maréchal.
Désormais contrôlé par Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré aux opinions réputées ultra-conservatrices, le JDD craint de devenir un média "d'extrême droite":
Ces dernières années, Vincent Bolloré a été accusé d'utiliser les médias qu'il contrôle (dont les télévisions CNews et C8, la radio Europe 1 ou le magazine Paris Match) pour promouvoir ses opinions, ce dont il se défend.
Pour empêcher les interférences croissantes des propriétaires de médias dans le travail des rédactions, un projet de loi en la matière a été déposé mercredi à l'Assemblée nationale française.