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Résignation ou déni, les Moscovites semblent se désintéresser de la guerre

Reportage à Moscou, loin des bombardements où la vie se poursuit, presque comme si de rien n'était
Reportage à Moscou, loin des bombardements où la vie se poursuit, presque comme si de rien n'était / 19h30 / 2 min. / le 20 juillet 2023
Alors que la guerre entre la Russie et l'Ukraine fait rage depuis près d'un an et demi, la vie suit son cours à Moscou. Le contraste est saisissant entre les images du front et l'apparente tranquillité de la capitale russe.

Le quotidien des millions de Moscovites ressemble à la vie de citadins ordinaires. Pour une partie de la population, c'est comme si la guerre n'existait pas.

"Cela ne m'intéresse pas"

Alexander, 51 ans, passe dix heures par jour dans sa voiture. Son métier - livreur - est pour lui synonyme de liberté. Chaque jour, il parcourt 200 à 250 kilomètres à travers les rues de Moscou et de sa banlieue. S'il lui arrive de croiser des véhicules estampillés d'un "Z",  lettre symbole du soutien à l'armée russe, Alexander reste impassible.

>> Relire : D'où vient le "Z" blanc peint sur les chars russes en Ukraine?

Le Moscovite a conscience que la guerre existe. Il la nomme même par son nom, mais il estime qu'elle ne le concerne pas. "Ce n'est pas que c'est devenu anodin, mais globalement, rien n'a changé dans ma vie", affirme-t-il dans le 19h30 de la RTS.

Avec ses amis, il aime échanger "sur les sujets qui nous intéressent", dit-il. "Les sujets de politique ou sur la guerre ne sont pas un tabou, mais cela ne m'intéresse pas", poursuit-il.

Résignation

Pour sa part, Daria conseille quotidiennement ses 5000 abonnés sur les réseaux sociaux en matière de mode. Dans l'univers de l'influenceuse et styliste, "il n'y a pas de place pour la politique".

Daria s'est créée un monde qui ressemble à celui d'une trentenaire dont le pays n'est pas en guerre. Elle travaille et elle sort avec ses amis, qui sont sa seule source d'information.

La guerre est un sujet qu'elle évite et un mot qu'elle ne prononce pas. "Je sais que certains de mes amis continuent à en parler avec d'autres personnes. Mais entre nous, on s'est mis d'accord de parler de sujets qui nous intéressent tous", affirme-t-elle.

"Il y a des choses que je ne peux pas changer, des milieux qui me sont inaccessibles", poursuit-elle. "Je ne peux influencer que des choses qui m'entourent".

Ce sentiment de résignation est également partagé par Alexander. Tous deux savent que des combats ont lieu en Ukraine, mais tous deux ne veulent pas s'en mêler. Pour Vladimir Poutine, accusé de cultiver l'apathie politique depuis son arrivée au pouvoir il y a plus de 20 ans, la mission semble accomplie.

Sujet TV: Karima Benamrouche

Adaptation web: edel

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