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Record de viols au Brésil en 2022, avec plus de huit agressions par heure

Au Brésil, les femmes s’insurgent contre la violence qui les touche dans la rue et dans la famille. [AP/Keystone - Silvia Izquierdo]
Record de viols au Brésil en 2022, avec plus de huit par heure / Le Journal horaire / 22 sec. / le 20 juillet 2023
Le Brésil a enregistré plus de huit viols par heure en moyenne en 2022, un record, dont 61,4% commis contre des enfants de moins de 14 ans, selon un rapport publié jeudi par une ONG.

Le Forum brésilien de sécurité publique a comptabilisé 74'930 viols l'an dernier, une augmentation de 8,2% par rapport à 2021. Selon le rapport, 88,7 % des victimes étaient des femmes et 11,3 % des hommes. Dans plus d'un viol sur dix (10,4%), les victimes étaient âgées de moins de quatre ans; 17,7% des victimes avaient entre 5 et 9 ans et 33,2% entre 10 et 13 ans. Au total, environ 8 victimes de violences sexuelles sur 10 étaient des mineurs.

Ces données ont été compilées à partir de documents officiels, notamment des registres policiers.

Plus de deux tiers des viols (68,3%) ont été commis au domicile des victimes. Et la grande majorité des victimes de 0 à 13 ans ont été violées par des personnes qu'elles connaissaient (86,1%) ou des membres de leur famille (64,4%).

Pour ce qui est des victimes d'au moins 14 ans, près d'un quart (24,3%) des viols ont été commis par un ex-partenaire ou une personne avec qui elles étaient en relation au moment de l'agression.

Rôle important des écoles

"Durant la pandémie de Covid-19, les écoles sont longtemps restées fermées et les victimes étaient confinées avec leurs agresseurs. Avec la réouverture des écoles, le nombre de dénonciations a augmenté", explique à l'AFP Juliana Martins, coordinatrice institutionnelle du Forum. Selon elle, la situation pourrait encore être pire car de nombreux viols ne font pas l'objet de plaintes.

La spécialiste souligne "le rôle fondamental des écoles pour la dénonciation des viols de mineurs".

Le rapport de l'ONG a par ailleurs recensé 1437 féminicides, une augmentation de 6,1% par rapport à l'année précédente, et 245'713 cas de violence conjugale (+2,9%).

Le nombre total d'homicides a en revanche légèrement reculé (-2,4%), pour un total de 47'508.

afp/fgn

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