Il ne peut y avoir "qu'une seule réponse commune" à de telles crises, a poursuivi la conseillère fédérale. La ministre suisse comprend les pays qui demandent une réponse rapide à ce problème, alors qu'ils sont fortement touchés par la migration.
Mais la solution n'est pas encore trouvée. Car la question est de savoir si, en cas de crise, les normes peuvent être abaissées, par exemple en matière d'hébergement ou de processus d'asile. Il s'agit notamment de savoir si les délais d'enregistrement des demandes d'asile doivent être prolongés aux frontières extérieures.
Droits à respecter
Il faut pouvoir discuter de tout, a déclaré la ministre suisse à Keystone-ATS. Mais il est hors de question que "les dossiers des requérants d'asile ne soient pas traités dans le respect des règles". "Les droits fondamentaux et les droits de l'homme doivent être respectés".
La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a également déclaré: "Nous devons veiller à ce que les normes ne puissent pas être abaissées en catimini dans le cadre du règlement de crise".
Ce règlement fait partie du paquet asile et migration que la Commission européenne a présenté en septembre 2020. Celui-ci se compose de plusieurs propositions de loi.
L'une d'entre elles concerne la répartition des demandeurs d'asile, sur laquelle les Etats membres de l'UE se sont entendus début juin à Luxembourg. "Il s'agit maintenant de finaliser l'ensemble", a indiqué la commissaire européenne Ylva Johansson. Il reste encore quelques étapes à franchir.
Calendrier serré
La présidence espagnole du Conseil de l'UE souhaitait faire le tour de toutes les questions encore ouvertes pour trouver un compromis avec les Etats membres sur ce nouveau pacte migratoire. L'objectif était d'y parvenir d'ici fin juillet. Car si les Européens veulent un accord avant les élections européennes de l'été 2024, il ne reste plus beaucoup de temps.
Mais le timing s'annonce difficile, car d'autres sujets de controverse sont encore sur la table. L'un d'eux concerne les renvois: les migrants qui ont poursuivi leur route au sein de l'UE ne devraient plus être renvoyés dans le premier pays européen où ils sont arrivés, comme l'Italie ou la Grèce.
L'Allemagne et les pays scandinaves s'y opposent. En outre, il s'agit de définir l'état de crise à partir duquel le futur mécanisme s'appliquera.
Si le règlement voit le jour, la Suisse en reprendra une partie en raison de son association au régime Dublin. Ce cadre juridique détermine quel pays est responsable de l'examen d'une demande d'asile déposée dans l'UE.
Rencontres bilatérales
Elisabeth Baume-Schneider a profité de son déplacement à Logroño pour s'entretenir avec le nouveau ministre grec de l'Immigration et de l'asile, Dimitrios Kairidis. Elle a évoqué avec lui la situation en mer Egée, ainsi que de la coopération bilatérale dans le cadre de la deuxième contribution suisse à la cohésion.
La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) a également rencontré Hans Leijtens, chef de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex. La Suisse participe à Frontex depuis 2011.
ats/edel