Le parti au pouvoir au Cambodge revendique une victoire "raz-de-marée" aux législatives
En l'absence de toute opposition crédible après l'exclusion du principal mouvement hostile à Hun Sen, le Parti du peuple cambodgien (PPC) pourrait, comme en 2018, rafler l'ensemble des 125 sièges du Parlement. Il avait alors signé ce succès après la dissolution par un tribunal du principal parti d'opposition.
Cette fois-ci, c'est le Parti de la bougie, seul rival crédible du Premier ministre, qui a été exclu pour ne pas s'être enregistré correctement auprès de la commission électorale, selon celle-ci.
"Nous gagnons avec un raz-de-marée" a déclaré e porte-parole du PPC, dans l'attente des premiers résultats officiels. Les électeurs se sont déplacés en masse avec une participation d'au moins 84%, selon un chiffre non définitif. Cette participation élevée démontre que le soutien à l'opposition s'est effondré, a estimé le Premier ministre sur la messagerie Telegram.
Opposition muselée
Plus de 9,7 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour ces septièmes élections nationales depuis les accords de paix de Paris en 1991, qui ont marqué la fin de l'ère des Khmers rouges.
A 70 ans, Hun Sen, l'un des leaders mondiaux depuis le plus longtemps au pouvoir, s'apprête à passer le relais à son fils aîné Hun Manet, 45 ans, général quatre étoiles formé aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Le scrutin a suscité les critiques d'une coalition de 17 ONG internationales, dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui se sont inquiétées samedi d'un "manque notable de transparence et d'équité".
Recul des libertés
Pour ses détracteurs, Hun Sen a fait reculer les libertés fondamentales et utilisé le système judiciaire pour museler ses adversaires, jetés par dizaines en prison depuis son arrivée au pouvoir.
Membre du puissant comité permanent, Hun Manet était pour la première fois candidat sur une liste du PPC à Phnom Penh, première étape nécessaire pour devenir Premier ministre. Interrogé sur ce qu'il ferait une fois au pouvoir, Hun Manet a répondu qu'il "n'avait rien à déclarer là-dessus". "Il est né avec une cuillère en argent dans la bouche", analyse le politologue Ou Virak. "Remplacer son père sera un défi majeur".
À l'approche des élections, la liberté d'expression avait été largement étouffée avec la fermeture d'un des derniers médias indépendants, la lourde condamnation du principal opposant pour trahison et la modification de la loi électorale pour exclure de facto les opposants en exil des élections futures.
ats/fgn