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L'Algérie et la Tunisie face à des incendies meurtriers et une canicule record

La Tunisie et l'Algérie font face à une canicule inédite. [AFP - Fethi Belaid]
L'Algérie et la Tunisie face à des incendies meurtriers et une canicule record / Le Journal horaire / 22 sec. / le 24 juillet 2023
Le mercure a frôlé les 50 degrés lundi en Tunisie, provoquant des coupures de courant et obligeant de nombreux habitants à chercher refuge sur le littoral ou les plages. Les pompiers sont toujours à pied d'oeuvre mardi dans le nord-est de l'Algérie pour éteindre ces feux qui ont aussi frappé la région. Au moins 34 personnes ont péri.

En Algérie, les autorités étaient en alerte, avec des pics ayant atteint 48 degrés localement, dans cinq préfectures de l'est: Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf et Guelma, placées en "vigilance orange".

"Jusqu'à ce matin 8h30 (07h30 GMT), sur 97 incendies déclarés, il n'en reste que 15", dont deux à Béjaïa, la wilaya (préfecture) la plus affectée par ces feux, a indiqué mardi le chargé de l'Information de la Protection civile, Karim Belhafsi, à la télévision nationale.

Au moins 34 personnes, dont dix militaires, ont péri et 26 autres ont été blessées dans de violents incendies survenus dans le nord-est de l'Algérie dans la nuit de dimanche à lundi. Des soldats se sont retrouvés encerclés par les flammes alors qu'ils étaient évacués de Beni Ksila, dans la préfecture de Béjaïa (est), accompagnés d'habitants de hameaux limitrophes, a indiqué le ministère de la Défense. Plus de 1500 personnes ont dû être évacuées de certains villages algériens alors que des tornades de feu se rapprochaient de leurs maisons.

Le ministère de l'Intérieur a appelé les citoyens à "éviter les zones touchées et à utiliser les numéros verts mis à disposition pour effectuer tout signalement" d'incendie.

Pic de 49 degrés en Tunisie

En Tunisie voisine, dans la zone frontalière de Tabarka, dans le nord-ouest du pays, de graves incendies ont repris lundi près d'une région déjà ravagée par les flammes la semaine précédente. Une équipe de l'AFP a pu constater d'importants dégâts à la hauteur de Nefza, à 150 kilomètres à l'ouest de Tunis, où des hélicoptères et des bombardiers d'eau Canadair sont intervenus.

Environ 300 personnes ont été évacuées par la mer du village de Melloula, déjà victime d'un grave incendie dans la semaine, par mesure de précaution face aux fortes rafales de vent attisant les incendies, selon la garde nationale tunisienne, qui a également évoqué de nombreux départs par voie terrestre. "Ils ont été transférés dans des centres d'accueil à Tabarka ou hébergés chez des proches", a précisé Moez Triaa, porte-parole de la Protection civile.

Lundi, dans le centre ville de Tunis, la température a grimpé jusqu'à un pic de 49 degrés à l'ombre. Un écran de l'avenue Bourguiba, axe central de la capitale, affichait même 56 degrés au soleil à mi-journée.

Des coupures de courant

Ces températures, 6 à 10 degrés de plus que les normales de saison, ont provoqué des coupures de courant électrique ces derniers jours. La compagnie publique tunisienne Steg a expliqué les avoir décidées pour préserver la performance du réseau. Ces délestages ont lieu pendant une demi-heure à une heure, en particulier aux heures de forte consommation.

Le 10 juillet, un record de consommation d'électricité avait été atteint à 4692 mégawatts, à cause d'une utilisation intensive de la climatisation. Des Tunisiens des quartiers populaires, souvent dépourvus d'air conditionné, viennent le soir dormir sous des tentes sur les plages de Carthage ou La Marsa, au nord de Tunis.

Un brasero

Sur les réseaux sociaux, beaucoup de Tunisiens ironisent sur le pic de chaleur attendu ce lundi, comparant la Tunisie à un "kanoun", brasero traditionnel. D'autres ont publié des prières pour que la vague de chaleur qui dure depuis plus de deux semaines prenne fin.

En Algérie, plongée dans une "vague de chaleur sans précédent", le groupe énergétique public Sonelgaz a dit avoir enregistré dimanche un pic de consommation de 18'697 mégawatts. Les climatiseurs sont devenus hors de prix - plus de 500 euros, contre 300 auparavant - ou introuvables.

Ailleurs au Maghreb, au Maroc et en Libye, les températures étaient plutôt conformes aux normales saisonnières.

agences/iar/kkub

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La canicule entraîne en Sicile coupures d'eau et d'électricité

La canicule a privé d'électricité et d'eau des centaines de milliers de Siciliens dans la région de Catane, ville "à genoux" selon son maire, où une réunion de crise a été organisée lundi.

Le mercure y est encore monté jusqu'à 47,6°C ce lundi, selon la protection civile de Catane, dans l'est de l'île.

Depuis jeudi, environ 500'000 personnes ont été privées de courant à tour de rôle, a indiqué un porte-parole de la municipalité.

"Nous payons d'une part le prix du changement climatique, auquel on aurait dû attacher davantage d'attention depuis plusieurs années et d'autre part celui lié à une infrastructure qui semble absolument inadaptée au nouveau contexte", y a déclaré le ministre de la Protection civile, Nello Musumeci, cité par les agences de presse.

Température près des 50°C

E-distribuzione, filiale du géant énergétique italien Enel gérant la distribution d'électricité à Catane, a expliqué que "la température de l'asphalte est brûlante et s'approche, depuis des semaines, à 50°C. Ceci, ajouté à une forte humidité, ne permet pas de dissiper correctement la chaleur, entraînant des dommages sur les câbles enterrés".

Le maire de Catane, Enrico Trantino, a déclaré avoir "demandé à E-distribuzione d'accélérer au maximum les interventions pour le retour de l'électricité (...)  pour remettre debout une ville à genoux (...)".

E-distribuzione affirme avoir déployé des centaines de techniciens et des dizaines de groupes électrogènes.

Coupures d'eau en raison des pannes d'électricité

Ces coupures d'électricité ont entraîné des coupures d'eau pour quelque 200'000 à 300'000 personnes, a indiqué pour sa part le gérant du réseau hydrique Sidra, précisant que les problèmes avaient été résolus lundi matin.

Les autorités locales ont mis des espaces climatisés à la disposition des personnes âgées et autres personnes vulnérables ainsi que des sans-abri, demandant à la population de modérer l'utilisation des climatiseurs pour ne pas exacerber les problèmes.