Le 19 juin, la jeune Suédoise avait, avec d'autres militants, bloqué les accès au port de cette ville du sud de la Suède afin de protester contre l'usage de combustibles fossiles et refusé d'obéir aux injonctions de la police.
"Il est vrai que je me trouvais à cet endroit ce jour-là et que j'ai reçu un ordre que je n'ai pas écouté, mais je tiens à nier" tout délit, a plaidé devant le tribunal Greta Thunberg, selon un photographe de l'AFP sur place.
Elle a expliqué avoir agi "par nécessité" face à l'urgence climatique. "Selon moi, nous sommes dans une situation d'urgence, et pour cette raison, mon action était légitime", a-t-elle justifié en conférence de presse à la suite de son procès.
En théorie passible de six mois de prison - une peine rarement prononcée dans ce genre d'affaires -, l'activiste a été condamnée à payer une amende de 1500 couronnes (environ 125 francs) et 1000 couronnes (environ 83 francs) d'indemnités.
Selon la plainte, Greta Thunberg, 20 ans, "a participé à une manifestation qui a perturbé le trafic" et "refusé d'obéir aux ordres de la police de quitter les lieux". Ce jour-là, elle avait pris part à une action aux côtés de l'organisation "Ta tillbaka framtiden", sur le port de Malmö, où les entrées et les sorties avaient été bloquées par l'immobilisation de véhicules et camions-citernes.
Une punition "absurde"
"Nous n'allons certainement pas battre en retraite", a réagi l'activiste après l'annonce du verdict, arguant que les lois devaient être modifiées pour pouvoir protéger la planète.
"Il est absurde que ceux qui agissent conformément aux données scientifiques, ceux qui bloquent l'industrie des combustibles fossiles, soient ceux qui doivent en payer le prix", a-t-elle ajouté.
Du côté de l'organisation "Ta tillbaka framtiden", la détermination à se battre contre l'industrie des combustibles fossiles reste également intacte. "Si le tribunal choisit de voir notre action de [perturber le trafic] comme un délit, il peut le faire, mais nous savons que nous avons le droit de vivre, et l'industrie des combustibles fossiles fait barrage à ce droit", a réagi Irma Kjellström.
"Nous, les jeunes, n'allons pas attendre, mais allons faire ce que nous pouvons pour arrêter cette industrie qui brûle nos vies", a-t-elle ajouté, revendiquant le mode d'action de désobéissance civile.
En plus de Greta Thunberg, cinq militants de l'organisation vont être jugés pour le blocage du port de Malmö.
Nouvelle action après le verdict
Quelques heures après le verdict, aux alentours de 15h, Greta Thunberg a participé à une nouvelle action similaire à celle de mi-juin, selon le photographe de l'AFP.
Accompagnée d'une dizaine de militants, elle s'est assise en face du même port, bloquant l'entrée et tenant une pancarte proclamant "Je bloque des camions-citernes".
ats/iar
Première grève en 2018
Un vendredi d'août 2018, la militante, 15 ans à l'époque et totalement inconnue, s'était assise une première fois devant le Parlement suédois avec sa pancarte "Grève de l'école pour le climat". En quelques mois, de Berlin à Sydney, de San Francisco à Johannesburg, la jeunesse lui emboîte le pas et le mouvement "Fridays for Future" naît.
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Au-delà de ses manifestations pour le climat, Greta Thunberg attaque régulièrement les responsables politiques et les gouvernements pour leur inaction en matière climatique.