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Le président du Niger Mohamed Bazoum retenu par la garde présidentielle

Le président du Niger lors de sa rencontre avec des responsables français, le 15 juillet 2022. [AFP - BERTRAND GUAY]
Le président du Niger Mohamed Bazoum retenu par la garde présidentielle / Le Journal horaire / 18 sec. / le 26 juillet 2023
Une tentative de coup d'Etat est en cours mercredi au Niger. Après l'échec de pourparlers, le président Mohamed Bazoum est retenu par des membres de la garde présidentielle, qui ont dispersé des manifestants par des tirs de sommation.

Les manifestants tentaient de s'approcher de la présidence où Mohamed Bazoum est retenu par la garde présidentielle, quand ils ont été dispersés par les tirs de sommation.

Au moins un manifestant a été blessé, sans que l'on sache dans un premier temps s'il a été touché par une balle ou s'il a fait une chute lors de la bousculade ayant suivi les tirs.

Des manifestants favorables au président Mohamed Bazoum dans les rues de Niamey. [Keystone - AP Photo/Sam Mednick]
Des manifestants favorables au président Mohamed Bazoum dans les rues de Niamey. [Keystone - AP Photo/Sam Mednick]

Tentative "vouée à l'échec"

Une source proche de la présidence a affirmé que cette tentative était "vouée à l'échec". "Au terme des pourparlers, la garde présidentielle a refusé de libérer le président, l'armée lui a lancé un ultimatum", a déclaré une autre source proche de la présidence sous couvert de l'anonymat, à la suite d'un "mouvement d'humeur" de membres de la garde présidentielle qui ont bloqué l'accès de la présidence à Niamey.

Les exigences de la garde présidentielle lors de ces pourparlers restaient inconnues dans l'après-midi.

Dans un message publié sur Twitter, ensuite supprimé, la présidence du Niger avait indiqué que "des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d'humeur anti-républicain et tenté en vain d'obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale".

Soldats en armes

Des soldats, le doigt sur la gâchette, debout ou assis dans des pick-up équipés de mitrailleuses, étaient visibles devant le siège de la télévision publique à Niamey et dans les rues y menant, sans toutefois entraver la circulation.

Aucun dispositif militaire particulier n'était en revanche visible dans le quartier de la présidence, la circulation y était normale et aucun coup de feu n'a été entendu.

Dans les premières heures de la matinée, l'accès à la présidence avait été bloqué en raison du mouvement des membres de la GP.

"J'ai parlé au président et à des amis ministres, ils vont bien", a déclaré un député du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), Kalla Moutari.

Le président béninois se rend sur place

Le président béninois Patrice Talon est en route pour le Niger pour servir de médiateur. "La situation est suffisamment préoccupante pour que la Cédéao et le président Tinubu, le président du Nigeria, voisin du Niger, avec le Bénin, voisin du Niger également, nous prenions la chose au sérieux et agissions rapidement", a déclaré le Patrice Talon avant son départ.

"Je crois que tous les moyens seront utilisés, au besoin pour que l'ordre constitutionnel soit rétabli au Niger, mais l'idéal serait que tout se passe dans la paix et dans la concorde donc les actions de médiations seront renforcées ce soir même pour que cette situation s'arrange dans la paix", a-t-il ajouté.

Instabilité régionale

Le Niger est l'un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence djihadiste et dont deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d'autres partenaires, dont la Russie.

Le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum est au pouvoir depuis avril 2021. L'histoire du Niger, vaste pays pauvre et désertique, est jalonnée de coups d'Etat.

afp/ami

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Condamnations internationales

"C'est avec stupeur et consternation" que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédeao) "a pris connaissance de la tentative de coup d'Etat au Niger", indique un communiqué de l'organisation régionale qui "appelle les auteurs de cet acte à libérer immédiatement et sans condition le président de la République démocratiquement élu".

Même tonalité du côté de l'Union africaine (UA) qui a condamné "fermement de tels agissements de la part de militaires agissant en totale trahison de leur devoir républicain".

L'Union européenne a condamné, par la voix de son chef de la diplomatie, "toute tentative de déstabiliser la démocratie et (de) menacer la stabilité du Niger".

Le chef de la diplomatie des Vingt-Sept, Josep Borrell, s'est dit "très préoccupé par les événements en cours à Niamey", dans un message diffusé sur le réseau social Twitter. Il a précisé que l'UE s'associait à la condamnation de la Cédéao.

De son côté, la France "condamne fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force" au Niger, son principal allié au Sahel. "La France est préoccupée par les évènements en cours au Niger et suit attentivement l'évolution de la situation", indique une déclaration de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.