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Jeux olympiques et sans-abri, un défi pour la capitale française

À l’approche des Jeux Olympiques, la tension s'accroît fortement pour les personnes sans domicile fixe
À l’approche des Jeux Olympiques, la tension s'accroît fortement pour les personnes sans domicile fixe / 19h30 / 2 min. / le 26 juillet 2023
A l'approche des Jeux olympiques 2024, la ville de Paris s'apprête à déplacer des dizaines de milliers de sans-abri du centre-ville. Une opération délicate tant les hébergements d'urgence sont déjà complètement saturés.

Selon les derniers chiffres disponibles, la France compte plus de 330'000 sans domicile fixe, pour environ 200'000 places d'hébergement d'urgence. Dans la capitale, la saturation est particulièrement criante depuis des décennies.

Cécilia Koch est l'une des "écoutantes" du 115, le numéro d'urgence des sans-abri à Paris. Chaque matin, à partir de 07h00, les personnes à la rue appellent ici pour avoir, peut-être, un toit pour la nuit. Cécilia ne peut rien promettre, car les places manquent cruellement. En moyenne, 70% des gens qui appellent n'obtiennent pas d'hébergement.

"Quand on arrive à 07h00, qu'il y a 15 places pour les hommes, 10 pour les femmes et qu'il y a déjà 60 appels en attente, bien sûr qu'on priorise. C'est horrible de dire ça, prioriser les urgences. Mais on n'a pas le choix", explique-t-elle dans le 19h30.

Une cohabitation difficile avec les touristes

A l'approche des Jeux olympiques d'été, la situation risque d'être encore plus tendue. Actuellement, 18'000 "lits d'urgence" se trouvent dans des hôtels mais face à l'engouement de la manifestation sportive à venir, de nombreux établissements arrêtent cette activité pour se tourner vers le tourisme.

Les associations se démènent donc pour essayer de faire ouvrir de nouveaux lieux.

Des départs qui font craindre un déracinement

Les déplacements de sans-abri en dehors de Paris pour les JO ne sont pas tous vus d'un bon oeil.

Tony, un Albanais qui vit dans la capitale française depuis six ans avec son épouse et leurs filles, ne veut pas quitter sa résidence gérée par Emmaüs.

"Pourquoi j'ai choisi Paris? Parce qu'on a la possibilité de se débrouiller un peu partout ici, à droite, à gauche. En province, si on perd un poste de travail, on est fichu, on est perdu", juge-t-il.

Pour Emmaüs, la donne est claire. Les départs en régions organisés par le gouvernement doivent être volontaires et bien suivis. "On espère surtout que la prise de conscience se fasse tout au long de l'année et en dehors des JO", explique Lotfi Ouanezar, directeur général de l'association.

Reportage TV: Adeline Percept et Thomas Chantepie

Adaptation web: ther

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