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Le nombre de procès climatiques a doublé en cinq ans dans le monde

L'inaction climatique devant la justice. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Inaction climatique, les contentieux devant les tribunaux ont doublé, papier de Benjamin Luis / La Matinale / 1 min. / le 28 juillet 2023
Selon l'ONU, le nombre de contentieux climatiques dans le monde a plus que doublé entre 2017 et 2022. Le nombre d'affaires judiciaires liées au climat est ainsi passé de 884 en 2017 à 2180 fin 2022.

La lutte pour la sauvegarde du climat passe désormais par les tribunaux: c'est ce que montre un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) basé à Nairobi et du Sabin Center for Climate Change Law de l'Université de Columbia, qui répertorie les données.

Dénonçant l'inaction des gouvernements en matière climatique ou les politiques polluantes de grandes entreprises, de plus en plus de citoyens se tournent vers la justice, aussi bien des juridictions internationales, que régionales ou locales.

Mode opératoire efficace

Selon la directrice d'ONU environnement, Inger Andersen, les actions en justice deviennent un mécanisme clé pour lutter contre la crise climatique, en tenant les gouvernements et le secteur privé responsables de leur inaction ou de leurs actions néfastes.

Si ces procès climatiques sont encore principalement intentés aux Etats-Unis, ils se répandent désormais dans le monde entier. L'an dernier, 17% de ces procédures provenaient de pays en développement et notamment des petits Etats insulaires, qui luttent pour leur survie.

Ils attaquent par exemple de grands Etats émetteurs de CO2 afin qu'ils soient contraints de réduire leurs émissions ou ils ciblent des entreprises polluantes, face à la montée des eaux ou la disparition des récifs coralliens et de la biodiversité.

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Pas une solution miracle

Pour la climatologue de l'Université de Neuchâtel Martine Rebetez, ces procédures ont un intérêt mais ne devraient pas être vues comme une solution miracle: "L'urgence c'est de parvenir à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. La justice ne peut pas tout et cela prend trop de temps."

Elle ajoute qu'il serait possible d'agir plus rapidement: "toute la population et le monde entier auraient tellement à gagner à réduire ces émissions et à réduire sa consommation de pétrole et de gaz. Nous avons les connaissances et les capacités pour le faire. Ce n'est plus qu'une question d'argent pour certaines personnes."

>> Écouter l'interview de Martine Rebetez:

Propos recueillis par: Benjamin Luis

Adaptation web: mac avec afp

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