"Le bilan est désormais de 54 morts", a déclaré lundi Shaukat Abbas, un haut responsable du département de lutte contre le terrorisme (CTD), en ajoutant que 23 d'entre eux étaient âgés de moins de 18 ans. Le commissaire adjoint du district a confirmé le bilan.
L'explosion d'une bombe a visé le parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F), dont plus de 400 membres et sympathisants étaient rassemblés sous une tente dans la ville de Khar, près de la frontière avec l'Afghanistan.
Grosse détonation
"Alors que nous attendions l'arrivée des principaux dirigeants, une grosse détonation a tout à coup retenti", a témoigné un sympathisant de 24 ans dont le bras a été fracturé dans l'explosion. "Je me suis retrouvé allongé à côté de quelqu'un qui avait perdu ses membres. L'air s'est retrouvé chargé d'une odeur de chair", a-t-il raconté.
"C'était un attentat-suicide, l'attaquant s'est fait exploser tout près de la scène", a relaté pour sa part un représentant du ministère de la Santé pour la province de Khyber Pakhtunkhwa.
Des images de l'explosion circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps éparpillés dans la foule et des volontaires aidant les victimes ensanglantées à se rendre dans des ambulances.
Précédentes attaques de l'EI contre le JUI-F
L'année dernière, l'EI a dit être à l'origine d'attaques violentes contre des érudits religieux affiliés au parti, qui dispose d'un vaste réseau de mosquées et de madrasas (écoles coraniques) dans le nord et l'ouest du pays. Le groupe djihadiste accuse le JUI-F d'hypocrisie, le parti religieux ayant soutenu les gouvernements successifs et l'armée.
Le gouvernement pakistanais doit être dissous dans les prochaines semaines avant les élections prévues en octobre ou novembre, et les partis politiques se préparent à faire campagne.
Les attaques au Pakistan ont augmenté depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, puis la fin du cessez-le-feu entre le groupe taliban pakistanais Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) et le gouvernement pakistanais fin novembre. Les attaques ont lieu principalement dans les régions limitrophes avec l'Afghanistan. Islamabad estime que certaines d'entre elles sont planifiées depuis le sol afghan, ce que Kaboul dément.
afp/juma