La réunion des chefs d'état-major des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doit se poursuivre jusqu'à vendredi. Une délégation de la Cédéao, conduite par le Nigérian Abdulsalami Abubakar, est au Niger depuis mercredi en vue de négocier", a déclaré le commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdulfatar Musa.
La Cédéao, présidée par le chef d'Etat nigérian Bola Tinubu, a donné une semaine aux putschistes, jusqu'à dimanche, sans exclure le recours à la force, pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par des membres de sa garde présidentielle.
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De son côté, le junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum il y a une semaine et le retient depuis, a envoyé un émissaire, le général Salifou Mody, au Mali, selon deux hauts responsables nigérien et malien.
Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger dirigés par des militaires après des coups de force en 2020 et 2022, soutiennent la junte et ont affirmé que toute intervention armée serait considérée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao.
Evacuations jusqu'à ce soir
Pour l'heure, Paris et Rome évacuent leurs ressortissants et les étrangers qui le souhaitent. A la mi-journée, plus de 500 personnes avaient été évacuées, dont 312 Français", à bord de deux des quatre avions prévus par la France. L'évacuation doit s'achever dans la journée, selon la France.
"Les opérations d'évacuation du Niger conduites par la France touchent à leur fin", ont indiqué les autorités françaises dans un message aux quelque 1200 Français enregistrés au Niger. Un troisième avion devait décoller et un quatrième étaient en cours d'embarquement, selon l'armée française.
Parmi les passagers, figurent aussi des Américains, Canadiens, Belges, Autrichiens, Allemands, Nigériens, Portugais, Ethiopiens ou encore Libanais.
Paris a justifié l'évacuation par les "violences qui ont eu lieu" contre son ambassade dimanche lors d'une manifestation hostile à la France, et par "la fermeture de l'espace aérien".
Réouverture des frontières avec 5 voisins
Niamey, par la voix d'un putschiste, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi la réouverture "des frontières terrestres et aériennes" du Niger avec cinq pays voisins (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad).
Pour l'heure "à Niamey, il n'y a pas de tensions particulières en ville, pas de stress particulier, la population vaque à ses occupations", a décrit à son arrivée à Paris un passager qui travaillait pour l'UE au Niger.
"A un moment donné, il y a eu une sensation d'insécurité, on savait que tout pouvait basculer", a témoigné, soulagée, Raïssa Kelembho, rentrée du Niger avec ses deux garçons et dont le mari est resté au Niger travailler.
Pas de départ prévu des forces militaires françaises et américaines
La France, ex-puissance coloniale dans la région et soutien indéfectible du président Mohamed Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l'ont renversé, dirigés par le général Abdourahamane Tiani.
L'évacuation des quelque 1500 militaires français postés au Niger n'est "pas à l'ordre du jour", selon l'état-major des armées françaises.
Pas question non plus pour les Etats-Unis qui ne parlent pas de "coup d'Etat", estimant qu'il reste encore une "petite fenêtre" pour la diplomatie et le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui s'était rendu à Niamey en mars, a assuré Mohamed Bazoum du "soutien inébranlable des Etats-Unis" qui rejettent "les tentatives de renverser l'ordre constitutionnel".
juma avec agences
Une intervention militaire serait "la dernière option sur la table", a évoqué la Cédéao
Une intervention militaire au Niger serait "la dernière option" envisagée par le bloc ouest-africain pour restaurer l'ordre constitutionnel. Mais il faut se "préparer à cette éventualité", a indiqué mercredi l'un des responsables de la Cédéao, à l'ouverture de la réunion des chefs d'état-major ouest-africains à Abuja.
"L'option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité", a déclaré le commissaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) chargé des Affaires politiques et de la Sécurité Abdel-Fatau Musah.
Début des sanctions contre le Niger
Le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger, a appris mercredi l'AFP de source proche de la direction de la Société nigérienne d'électricité (Nigelec), en ligne avec les sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger déstabilisé par un putsch.
"Le Nigeria a déconnecté dépuis hier (mardi) la ligne haute tension qui transporte l'électricité au Niger", a déclaré cette source.
Un agent de la Nigelec a de son côté indiqué que la capitale, Niamey, était "alimentée grâce à la production locale".
Électricité originaire du Nigéria à 70%
Selon un rapport de la Nigelec - seul fournisseur du pays -, en 2022, 70% de la part d'électricité au Niger provenait de l'achat à la société nigériane Mainstream. L'électricité est produite par le barrage de Kainji (ouest du Nigeria).
De nombreux quartiers de la ville de Niamey sont en temps normal soumis à des coupures d'électricité et la décision du Nigeria va aggraver cette situation.
Dimanche, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dirigée par le président nigérian Bola Tinubu, a décidé de sanctions contre les putschistes qui ont renversé le président élu Mohamed Bazoum il y a une semaine.