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L'intervention militaire est la "dernière option sur la table" au Niger, selon la Cédéao

Abdel-Fatau Musah (à gauche) a déclaré que "l'option militaire est la toute dernière option sur la table" au Niger.
L'intervention militaire "dernière option sur la table" au Niger, selon la Cédéao / Le Journal horaire / 34 sec. / le 3 août 2023
Une intervention militaire au Niger serait "la dernière option sur la table" pour rétablir le président Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'Etat il y a une semaine, a estimé mercredi un responsable de la Cédéao, le bloc d'Afrique de l'Ouest dont les dirigeants ont menacé d'utiliser "la force".

"L'option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité", a déclaré le commissaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdel-Fatau Musah.

Il s'exprimait à l'ouverture d'une réunion des chefs d'état-major ouest-africains à Abuja, au Nigeria, qui doit s'achever vendredi, deux jours avant l'expiration dimanche d'un ultimatum de la Cédéao exigeant un retour à l'ordre antérieur.

Parallèlement, la diplomatie russe a appelé au "dialogue" pour éviter une "dégradation de la situation", estimant que la "menace de recourir à la force contre un Etat souverain ne contribuera(it) pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays".

Sanctions et menace d'emploi de la force

La Cédéao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey. Elle a donné jusqu'à dimanche aux putschistes pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions, sous peine d'utiliser "la force".

En ligne avec les sanctions, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger, qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin.

Une délégation de la Cédéao, conduite par le Nigérian Abdulsalami Abubakar, se trouve actuellement à Niamey pour "négocier" avec les putschistes, a indiqué un des responsables de l'organisation.

Le président Mohamed Bazoum renversé

La junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet et le retient depuis a, elle, envoyé un émissaire, le général Salifou Mody, au Mali, selon des responsables nigérien et malien.

Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger dirigés par des militaires après des putschs en 2020 et 2022, soutiennent la junte nigérienne, affirmant que toute intervention armée serait considérée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao.

afp/ami

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La junte dénonce les sanctions

Le chef des militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tian, a déclaré mercredi "rejette(r) en bloc les sanctions" prises à l'encontre du Niger par ses voisins ouest-africains et "refuse(r) de céder à toute menace".

"Le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, au pouvoir) rejette en bloc ces sanctions et refuse de céder à toute menace et d'où qu'elles viennent", a-t-il déclaré dans un discours télévisé. "Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger", a-t-il ajouté, à la veille de la commémoration de l'indépendance du pays, ancienne colonie française.

Les Etats-Unis ordonnent l'évacuation partielle de leur ambassade

Les Etats-Unis ont ordonné mercredi l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade à Niamey, a annoncé le département d'Etat.

"En raison de ce développement, le département d'Etat a ordonné le départ des employés gouvernementaux non essentiels à l'ambassade" ainsi que leurs familles, précise un avis diffusé mercredi soir sur son site internet.

Dans le même temps, le département d'Etat a élevé son niveau d'alerte pour le Niger qui passe de 3 à 4, déconseillant à tout ressortissant américain de se rendre dans le pays en raison de la situation sécuritaire sur place.

Il précise avoir réduit les activités à l'ambassade des Etats-Unis à Niamey et cesser toutes les opérations quotidiennes, soulignant qu'ils ne peuvent intervenir qu'en cas d'urgence.

Un certain nombre de citoyens américains sont montés à bord de vols de rapatriement français et italien mercredi au départ de Niamey, mais les Etats-Unis n'ont ordonné aucune évacuation générale de leurs ressortissants.

L'opération d'évacuation française a pris fin

L'opération d'évacuation des ressortissants souhaitant quitter le Niger a pris fin, a annoncé jeudi le ministère français des Affaires étrangères sur son site internet.

Le ministère a indiqué mercredi soir qu'un quatrième vol d'évacuation a quitté le Niger en direction de la France, portant à 992 le nombre de personnes évacuées du pays d'Afrique. Parmi elles se trouvent une dizaine de ressortissants suisses.

Sécurité de l'ambassade à assurer

La France a demandé "aux forces de l'ordre nigériennes de prendre les dispositions nécessaires pour s'assurer que la sécurité des emprises diplomatiques étrangères à Niamey, particulièrement celles de la France, sera pleinement garantie" lors de manifestations prévues ce jeudi.