En France, le policier soupçonné de violence sur un jeune homme à Marseille est maintenu en détention
Plus tôt, la chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait requis le maintien en détention provisoire du policier pour "prévenir tout risque de concertation entre le mis en examen et les autres mis en cause" et "conserver les preuves et indices matériels nécessaires à la manifestation de la vérité".
En début de séance, le policier, qui conteste son placement en détention provisoire, a reconnu un tir de Lanceur de balles de défense (LBD) et a demandé à ce que le procès se tienne à huis clos, requête rejetée par les trois magistrats qui composent la chambre de l'instruction, ont rapporté plusieurs médias.
Mouvement de protestation de la police
La mise en détention de ce membre de la Brigade anticriminalité (BAC) de Marseille est à l’origine d'un vaste mouvement de protestation de la police, qui a semé le trouble au sein du gouvernement.
>> Lire à ce sujet : Le bras de fer entre police et justice prend de l'ampleur en France
Fait rarissime, le n°1 de la police nationale est intervenu publiquement pour regretter ce placement en détention. Une sortie médiatique soutenue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, mais décriée par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Laissé pour mort
Le policier est accusé d'avoir tabassé, avec trois collègues, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui a dû être amputé d’une partie du crâne après avoir subi un tir de LBD et des coups. Dans le coma, il avait été laissé pour mort dans la rue.
La victime, Hedi, affirme par ailleurs ne pas avoir pris part aux émeutes. Lundi, il avait déclaré sur BFMTV avoir "confiance" en la justice mais regretté de ne pas avoir eu de soutien de l'Etat. Le porte-parole du gouvernement l'a depuis appelé pour prendre de ses nouvelles.
>> Lire aussi : Pourquoi des quartiers populaires s'embrasent-ils en France?
jop/ther avec afp et js
Quatre personnes incriminées
Un maintien du contrôle judiciaire a également été requis contre un deuxième policier mis en cause dans cette affaire lors d'une audience à huis clos, a indiqué à l'AFP le parquet général. Le policier souhaitait pouvoir retravailler.
Au total, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, aggravées par trois circonstances en ce qu'elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".
L'un avait été mis en détention provisoire et les trois autres placés sous contrôle judiciaire avec "interdiction d'entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes et interdiction d'exercer l'activité professionnelle de fonctionnaire de police".