Faute de personnel suffisant, les deux autres véhicules de secours ne sont pas opérationnels. "Avec une seule ambulance, ou une deuxième qui ne peut pas assurer le service de nuit, nous mettons des vies humaines en danger", a alerté le maire de Kos Theodosis Nikitaras. "Nous avons besoin de trois ou quatre ambulances en permanence", souligne-t-il.
En juin, une femme de 63 ans est décédée sur l’île durant son transfert en pick-up aux urgences. L'équipe de secouristes était engagée dans une autre opération de secours.
Pas assez de soignants
L’unique hôpital de Kos fait également face à un manque de personnel. En 2021, les deux médecins généralistes ont démissionné sans être remplacés. L’année prochaine, deux urgentistes vont prendre leur retraite.
Selon le syndicat du personnel de l'hôpital, onze personnes sont nécessaires pour qu'une ambulance soit opérationnelle 24 heures sur 24. Or actuellement, il n'y a que sept médecins d'urgence permanents et trois temporaires.
"Au quotidien, nous pensons que les gens ne bénéficient pas des prestations de santé qu'ils devraient recevoir. À un moment donné, ce problème doit être résolu", lance Garifalia Karanassiou, la responsable du syndicat.
Problème sur d'autres îles
A l'image de Kos, Santorin ou Mykonos, plus d'une douzaine d'îles grecques sont confrontées à cette pénurie de personnel hospitalier. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer le problème: ces îles sont éloignées du continent, peu de logements y sont disponibles et les hivers y sont souvent rudes.
Ces deux derniers mois, sept personnes sont décédées dans des destinations touristiques à travers le pays en raison du manque ou de l'arrivée tardive des ambulanciers, selon les familles des victimes.
En juillet sur l'île d'Eubée, près d'Athènes, un maire a lui-même transporté à l'hôpital une personne de 75 ans victime d'une attaque cérébrale.
Pompiers et militaires en renfort
A l’hôpital de Kos, l’île qui a vu naître Hippocrate, le "père de la médecine", sept postes restent toujours vacants. "Bien que nous ayons publié sept annonces, rien n'en est ressorti", indique Ilias Chrysopoulos, le directeur adjoint de l'hôpital de Kos. "Nous ne parvenons pas à en comprendre la raison, alors qu'il existe des incitations financières et des encouragements de la part de l'Etat, des municipalités, des syndicats, des associations et des agences", ajoute-t-il.
Pour combler le manque, des médecins d'autres hôpitaux du pays sont mutés sur ces îles de manière temporaire. Et le gouvernement a décidé d'autoriser des pompiers, des militaires ou des employés municipaux à travailler comme ambulanciers.
Stephen Mossaz/ami avec afp