Véritable star sur les réseaux sociaux, le chat – à l'honneur ce mardi à l'occasion de la Journée internationale du chat – est aussi l'animal de compagnie préféré des Suisses.
Plus de 2 millions de chats en Suisse
On estime en effet aujourd'hui à plus de deux millions leur nombre dans notre pays, dont près de 700'000 sont enregistrés, selon les dernières analyses d'Identitas SA. Ce chiffre a doublé depuis le dernier recensement en 2016.
A titre de comparaison, en 2020, quelque 503'000 chiens, dont l'enregistrement est pour eux obligatoire en Suisse, ont été comptabilisés.
Comme l'explique Eric Baratay, spécialiste des relations homme-animal et auteur notamment du livre "Cultures félines", cette explosion du nombre de félins en Suisse ne s'observe que depuis une trentaine d'années. Et ce, "alors que le nombre de chiens ne cesse de régresser".
Plus pratique d'avoir un chat
Selon lui, la raison est toute simple: "on a trouvé que les chats étaient plus pratiques, car on n'a pas besoin de les sortir et il n'y a pas le problème des excréments en ville". Sans compter qu'ils sont plus autonomes et peuvent vivre facilement en appartement. Résultat: "on a progressivement transféré sur les chats ce qu'on attendait autrefois des chiens comme animal de compagnie".
Longtemps mal vu et diabolisé, le chat a alors vu son image changer "à mesure que nous changions vis-à-vis de lui". Et alors que nous nous rapprochions de lui, il en a profité, comme le raconte le spécialiste, pour se rapprocher de nous. "Ce qui fait que maintenant beaucoup de chats semblent plus solliciteurs, plus joueurs", souligne Eric Baratay. Autrement dit, un peu comme le sont les chiens, mais sans leurs désavantages.
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Alors que les chats étaient jadis uniquement tolérés dans les foyers pour leurs talents de chasseurs, ils en font aujourd'hui intégralement partie. "Avant, on les tenait à distance, on n'avait aucune relation avec eux. Maintenant, c'est l'inverse, nous cherchons des interactions avec eux", poursuit-il.
Et en parallèle, le chien a quant à lui pâti d'une certaine dégradation de son image auprès du grand public. Notamment en raison des problèmes liés aux chiens de combat dressés par certaines personnes malintentionnées, mais également d'une recrudescence du nombre d'agressions et de morsures, comme le souligne Eric Baratay.
Propos recueillis par Cynthia Gany
Adaptation web: Fabien Grenon
Une menace pour la biodiversité?
S'ils apprécient les croquettes, les chats ont conservé leur instinct de prédateur sauvage avec un impact néfaste sur la biodiversité. Les félins se révèlent en effet l'une des principales causes de mortalité pour les oiseaux et les petits mammifères.
Un impact négatif dont est pleinement conscient Eric Baratay, spécialiste des relations homme-animal. Mais comme il l'explique dans Forum, il existe des mesures assez simples pour tenter de le limiter autant que possible.
"Dans un premier temps, il faudrait limiter le nombre d'abandons car le succès du chat a entraîné quantité d'abandons. Et le plus souvent dans la nature. Or, le chat se retourne sur la biodiversité pour se nourrir", souligne-t-il.
Ensuite, il faudrait généraliser la stérilisation. "Pour éviter les reproductions sauvages", précise-t-il
Et enfin, il faudrait éviter de laisser sortir son chat la nuit. "Car c'est le moment où il chasse le plus", conclut-il.