Avant cette décision, incluse dans les résolutions lues à la fin d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sur le Niger à Abuja, le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Cedeao, a souligné espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant cependant qu'un recours à la force en "dernier ressort" n'était pas exclu.
L'organisation a ainsi ordonné "le déploiement de la force en attente de la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger", a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, à l'issue du sommet, sans révéler le nombre d'hommes la constituant, leurs pays d'origine et leur localisation actuelle.
Opération militaire?
Plus combattif, le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé jeudi que les chefs d'Etat ouest-africains avaient donné leur feu vert pour qu'une opération militaire "démarre dans les plus brefs délais".
A son retour d'Abuja, Alassane Ouattara a indiqué que la Côte d'Ivoire fournirait "un bataillon" de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que "d'autres pays" les rejoindront.
"Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n'y aura pas d'intervention militaire, tout dépend d'eux", a-t-il martelé, ajoutant: "Nous sommes déterminés à réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions".
Menace déjà brandie
La menace d'un recours à la force avait été brandie la première fois le 30 juillet lors d'un précédent sommet de la Cedeao : un ultimatum de sept jours avait été lancé aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d'intervention armée. Mais rien ne s'est passé à son expiration dimanche.
Depuis, les nouveaux maîtres du Niger ont semblé fermés aux tentatives de négociations de la Cedeao. Ce qui fait craindre que le sommet de jeudi matérialise la menace d'une intervention militaire, aussi redoutée que critiquée dans la région.
Mali et Burkina Faso impliqués
De leur côté, le Mali et le Burkina Faso ont affiché leur solidarité avec les militaires du Niger. Ils ont affirmé que si le pays était attaqué par la Cedeao, ce serait "une déclaration de guerre" pour eux.
Mardi, ils ont adressé des lettres conjointes à l'ONU et à l'UA en appelant à leur "responsabilité" pour empêcher "toute intervention militaire contre le Niger dont l'ampleur des conséquences sécuritaires et humanitaires serait imprévisible".
Soutiens occidentaux
Dans ses efforts pour rétablir le président Bazoum, la Cedeao peut quant à elle compter sur le soutien des puissances occidentales, en premier lieu les Etats-Unis et la France qui avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les djihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé.
Les Etats-Unis ont exprimé mercredi leur inquiétude à propos des conditions de détention de Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d'Etat dans sa résidence présidentielle. La Suisse a elle évacué jeudi le personnel expatrié de son bureau d'aide au développement (DDC).
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Le régime militaire issu d'un coup d'Etat au Niger a formé un gouvernement juste avant ce sommet crucial.
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fgn avec les agences