L'embarcation a fait naufrage au large de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, "autour de 2h00", selon le parquet. Signalée à l'arrêt "en fin de nuit", par un navire de commerce, elle a été localisée "en tout début de matinée" par le patrouilleur de service public Cormoran.
Moins de deux ans après le naufrage le plus meurtrier survenu dans la zone, qui avait fait 27 morts en novembre 2021, le bilan de celui-ci pourrait également s'alourdir: samedi dans l'après-midi, "cinq à dix" autres passagers sont toujours recherchés à la mi-journée, selon les autorités.
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Malgré des conditions météorologiques dégradées et une mer agitée, les recherches se poursuivent côté français, mobilisant trois navires, un hélicoptère et un avion. Deux navires britanniques ont aussi participé aux secours.
Quelques mineurs à bord
Les six personnes décédées sont des hommes afghans, âgés d'une trentaine d'années, a indiqué le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer. Au total, 49 rescapés ont été secourus, 36 côté français et 13 par les gardes-côtes britanniques, a-t-il indiqué. Sept blessés légers ont été conduits à l'hôpital en France, les autres étant auditionnés par la police.
Les passagers étaient "presque tous des Afghans, avec quelques Soudanais, majoritairement adultes mais avec quelques mineurs", a-t-il précisé.
Depuis mercredi soir, les tentatives de traversées de migrants à bord de petites embarcations s'étaient multipliées au départ du nord de la France, à la faveur du retour du beau temps, et malgré les périls encourus dans le détroit du Pas-de-Calais, un des plus fréquentés au monde. Le ministère britannique de l'Intérieur a recensé jeudi 755 arrivées, un record depuis le début de l'année.
"Répression" migratoire dénoncée
Une réunion sur les traversées en "small boats" devait se tenir samedi matin sous l'égide du ministère britannique de l'Intérieur.
D'après un décompte effectué par l'AFP à partir des chiffres officiels britanniques, plus de 100'000 migrants ont traversé la Manche depuis le développement de ce phénomène, en 2018, en réponse au verrouillage du port de Calais et du tunnel sous la Manche.
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"La répression" aux frontières pour tenter de tarir le trafic migratoire "augmente la dangerosité des traversées et pousse les gens à prendre de plus en plus de risques pour passer en Angleterre", a ainsi dénoncé auprès de l'AFP un porte-parole de l'association Utopia56.
La Première ministre française Elisabeth Borne et la ministre britannique de l'Intérieur Suella Braverman ont déploré ce drame, envoyant "leurs pensées" aux victimes et à leurs proches. Le secrétaire d'Etat français à la Mer Hervé Berville est également attendu sur place en fin d'après-midi.
afp/jop