"Nous modernisons notre armée pour que personne n'ose nous attaquer", insiste le président polonais

La Pologne a connu son plus grand défilé militaire depuis la fin de la Guerre froide à l'occasion de la Journée des forces armées polonaises, lundi.

Devant plusieurs milliers de spectateurs massés sous un soleil de plomb, l'armée a présenté ses derniers achats: des chars Abrams et Leopard ainsi que des chars K2 de fabrication coréenne. Dans le ciel, deux avions américains F35 qui appartiendront bientôt à la Pologne ont succédé aux hélicoptères Apache et Blackhawk.

Depuis huit ans, les dépenses militaires du pays ont augmenté de 75%, passant de 10 à plus de 17 milliards de dollars (15 milliards de francs) par an, en 2022. Depuis le début de la guerre en Ukraine aux portes de la Pologne, le budget s'est encore remplumé. Andrzej Duda, le président polonais, assume cette stratégie.

"Cette année, nous allons dépenser 4% de notre PIB pour la défense, c'est à dire 137 milliards de zlotys (env. 29 milliards de francs). En pourcentage, c'est le plus grand financement de l'Otan", a déclaré le chef d'État lors de son discours.

L'objectif de cette grande modernisation de l'armée est "que personne n'ose jamais attaquer le pays", a-t-il encore ajouté.

Craintes sécuritaires

Parmi les spectateurs du cortège se trouvait Janusz, un enseignant de 53 ans. Pour lui, la guerre en Ukraine et les provocations répétées du régime biélorusse à la frontière polonaise justifient toutes ces dépenses.

"Nous n'avons aucune volonté expansionniste mais nous devons examiner l'histoire avec lucidité et en tirer les conséquences. Aujourd’hui, chaque compagnie militaire a sa place, on sent qu’il y a une bonne stratégie", approuve-t-il.

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Le parti populiste nationaliste au pouvoir, Droit et Justice (PiS) ne s'en cache pas: l'objectif est de doter le pays de la plus importante armée d'Europe.

La modernisation de l’armée polonaise devrait donc encore s’accélérer. La Pologne veut porter à 300'000 le nombre de soldats d’ici dix ans, soit un doublement des ses effectifs militaires.

afp/doe