Le démontage des centrales nucléaires allemandes, un travail qui prendra des décennies
L’Allemagne d’Angela Merkel avait choisi de tourner le dos au nucléaire en 2011, suite à la catastrophe de Fukushima. Douze ans plus tard, les dernières centrales ont été déconnectées du réseau en avril dernier, marquant le début d’une ère nouvelle: le colossal travail de démembrement des installations.
Dans les années à venir, 33 réacteurs allemands doivent ainsi être démantelés.
A Greifswald-Lubmin, en ex-RDA, près de deux millions de tonnes de matériaux, dont un tiers sont radioactifs, doivent être recyclés ou préparés pour les centres de stockage. "Ici, on découpe des composants majeurs comme les pressuriseurs et ça va nous occuper jusqu'à l'horizon 2040", explique Kurt Radloff, le porte-parole du site, lundi dans La Matinale.
Le problème des déchets
Et finir ce démantèlement d'ici 2040 est un vrai défi pour les producteurs d’électricité chargés de l'opération, car ils sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre.
Mais le plus gros problème concerne l’absence de centre de stockage pour les 17'000 tonnes de déchets les plus radioactifs, qui devront reposer sous terre pendant un million d’années.
Les autorités politiques ont repoussé à 2068 la question du choix du site de stockage. Soixante années supplémentaires seront ensuite nécessaires pour sa construction.
"On aurait pu avoir un centre de stockage pour les déchets hautement radioactifs. A mon avis, ça a été jusqu'à présent empêché pour des raisons purement idéologiques", s'indigne Jörg Viermann, directeur des ventes de la société spécialisée GNS.
Sujet radio: Nathalie Versieux
Adaptation web: Raphaël Dubois