La France a modernisé ses moyens de lutte contre les incendies après les feux de l'an passé
La forêt n’a pas encore repris tous ses droits en Gironde, dans le sud-ouest de la France. Les pompiers Anthony Nossein et Matthieu Jomain restent profondément marqués par les incendies de 2022. Depuis ces feux destructeurs, les autorités ont agi, tout d'abord en envoyant 42 nouveaux camions.
"On a beaucoup d’équipements à l’intérieur de ce camion, l’autoprotection, une cabine... On se sent beaucoup plus en sécurité que dans les anciens camions", indique le caporal Anthony Nossein lundi dans le 19h30.
Ces véhicules permettent de lutter contre les flammes depuis l'habitacle et de traverser les obstacles pour atteindre au plus vite le coeur de la forêt.
Un prévisionniste météo dédié aux incendies
Il y a un an, les pompiers ont lutté pendant des semaines, à armes inégales, contre des feux d’une ampleur inédite. Quelque 25'000 hectares de forêts ont été brûlés.
Un an plus tard, le nerf de la guerre est l’anticipation. Chez Météo-France à Bordeaux, un prévisionniste est désormais dédié chaque jour à la surveillance des forêts, massif par massif.
"Avant, on avait vraiment un modèle brut issu des modèles des calculs informatiques. Et maintenant, il y a vraiment une couche humaine derrière, qui va requalifier le danger en fonction de son expertise et de son observation sur 80 zones", explique Charlotte Couture, la responsable de l'assistance feux de forêts de Météo-France en zone sud-ouest.
"En expertisant, il va pouvoir classer chaque zone à un niveau de danger et ensuite les pompiers vont pouvoir prioriser", précise-t-elle.
Par exemple, à partir du troisième niveau d’alerte (sur 6), une équipe et quatre camions sont envoyés aux abords de la forêt à risque.
Un recours à l'intelligence artificielle
Des tours de surveillance sont aussi en pleine mutation. D’ici quelques mois, des caméras, couplées à une intelligence artificielle, vont remplacer la présence du pompier de garde sur place.
"Le propre de la surveillance actuelle est fondée sur la capacité de détecter, mais aussi de faire ce qu’on appelle une levée de doute", note le commandant Matthieu Jomain. "Il ne s’agit pas de se limiter à voir une fumée, il s’agit de voir si c’est une fumée d’incendie ou une fumée générée par le passage d’un véhicule agricole. Par le biais de l’intelligence artificielle, nous aurons un dispositif de détection et un dispositif de levée de doute”, développe-t-il.
L’humidité du début d’été a donné du répit aux pompiers. Mais la saison des incendies s’allonge. La Gironde est classée ces jours-ci en risque important de canicule.
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Reportage TV: Adeline Percept
Adaptation web: ami