Srettha Thavisin, un promoteur immobilier âgé de 60 ans dont le succès dans les affaires a alimenté les comparaisons avec Thaksin, a récolté plus de la moitié des votes des 500 députés et 250 sénateurs, selon un comptage en cours de l'AFP.
Il a surmonté les blocages d'un système aux mains de l'establishment conservateur, grâce à une coalition de onze partis brassant formations pro-démocratie et pro-armée, mais qui n'inclut pas Move Forward, le parti réformiste vainqueur des législatives du 14 mai, jugé trop radical contre la monarchie.
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Cette alliance controversée permet le maintien au gouvernement des militaires malgré leur défaite électorale, en échange d'un laissez-passer pour le retour de Thaksin, l'ancienne bête noire de l'armée.
Accusations de corruption
Accusé de corruption par ses détracteurs, le magnat des télécoms a été conduit sous escorte policière à la Cour suprême, peu de temps après son arrivée à l'aéroport Don Mueang de Bangkok, où son jet privé en provenance de Singapour a atterri vers 09h00.
Il s'est incliné devant un portrait du roi Maha Vajiralongkorn avant de saluer les centaines de ses supporters vêtus de rouge qui l'attendaient avec drapeaux et chansons.
Son retour coïncide avec le vote au Parlement, attendu dans l'après-midi, pour désigner un Premier ministre, trois mois après les élections législatives du 14 mai qui ont infligé un cinglant revers aux généraux au pouvoir depuis presque dix ans.
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Le parti Pheu Thai comme moteur d'influence
Le charismatique homme d'affaires, vu en Thaïlande pour la dernière fois en 2008, s'est dit prêt à affronter la justice afin de rester avec sa famille.
Thaksin a longtemps dénoncé des poursuites qui visent à l'écarter du pouvoir, au profit des élites militaro-royalistes.
De l'étranger, il est resté un acteur influent via le parti Pheu Thai contrôlé par sa famille, qui continue à capitaliser sur la popularité de Thaksin, même si le dernier scrutin a montré des signes d'essoufflement.
afp/ebz