Aux portes d'Athènes, les flammes dévastatrices attisées par des températures élevées et des vents forts continuent par endroits de progresser sur les contreforts du mont Parnès où se trouve la plus grande forêt proche de la capitale.
"Les plus grands fronts de feu se trouvent (sur le mont) Parnès où d'importantes forces de lutte contre les incendies s'efforcent de les contenir", a indiqué le porte-parole des sapeurs-pompiers, Yannis Artopoios.
Elles menacent depuis deux jours un parc national qui abrite notamment de nombreuses espèces d'oiseaux, des sapins de Céphalonie, des pins d'Alep et des chênes, selon les sapeurs-pompiers. Quelque 260 pompiers et dix avions sont déployés dans cette région qui mêle forêt et tissu urbain, à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale.
Ces incendies ont également entraîné des évacuations de zones d'habitation. Par endroits, des carcasses de voitures calcinées et d'arbres brûlés témoignent de l'avancée dans les heures passées des flammes à travers les petits jardins, les potagers et les ruelles. Des locaux, qui avaient reçu un ordre d'évacuation, reviennent sur place pour constater les dégâts et se porter volontaires pour aider.
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Colère et amertume
Beaucoup expriment colère et amertume alors que ces incendies succèdent à ceux des îles de Rhodes, Corfou et Eubée et dans la région d'Athènes, fin juillet.
Le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias, a accusé des pyromanes d'allumer des feux "mettant en danger les forêts, les propriétés et surtout les vies humaines". S'adressant à la télévision à ceux qui déclenchent des incendies, il a assuré: "vous commettez des crimes contre le pays (...) nous vous retrouverons, vous serez responsables devant la justice."
Au pied du mont Parnès, neuf tentatives d'incendies volontaires ont été répertoriées jeudi matin, selon lui. Cinq suspects ont été arrêtés dans la journée, selon un responsable de la police.
65'000 hectares brûlés
En quelques jours, les incendies ont brûlé plus de 60'000 hectares dans le nord de la Grèce et 5000 hectares à l'ouest d'Athènes, selon les estimations de l'observatoire national des incendies de forêt géré par l'université Aristote de Thessalonique.
Dans le nord du pays où un immense incendie a commencé samedi près de la ville portuaire d'Alexandroupoli, le feu continue aussi de faire rage avec un front unifié de plus de 15 kilomètres.
Les corps de 19 personnes présumées migrantes, dont deux enfants, ont été retrouvés dans la région cette semaine. Les autorités ont averti que la région étant un point d'entrée important pour des migrants en provenance de la Turquie voisine, il y aurait probablement davantage de victimes parmi ces personnes en quête d'asile dans l'Union européenne.
Monastère millénaire épargné
Un troisième incendie majeur s'est produit en Béotie, au nord d'Athènes, où un monastère byzantin millénaire, Osios Loukas, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, a échappé de peu à la destruction mercredi.
Les températures élevées associées à la sécheresse et par endroits à des vents violents persisteront jusqu'à vendredi, selon les météorologues. Le thermomètre affichait localement 39 degrés ce jeudi dans le nord-est du pays.
Les autorités grecques ont prévenu mercredi que le pays traversait le pire été d'incendies depuis la mise en place des cartes des risques d'incendie en 2009.
Le gouvernement grec, qui impute ces feux au changement climatique, est accusé de ne pas en faire assez pour protéger la biodiversité et entreprendre des actions de prévention des feux. Fin juillet, de violents incendies avaient été attisés par une longue vague de canicule avec des températures par endroits ayant dépassé les 45 degrés.
afp/kkub