En février dernier, Vladimir Poutine annonçait le retrait de la Russie du traité de réduction des armes nucléaires New Start. Il ordonnait également à ses forces de se préparer à des essais nucléaires.
Mais il s'agissait d'une simple annonce, pour l'expert en désarmement nucléaire Marc Finaud, interrogé dans La Matinale: "Pour l'instant, il n'y a pas d'indication que la Russie ait repris des essais nucléaires qu'elle a arrêtés dans les années 1990. Cela fait partie de la stratégie de menace, d'intimidation et de pression. La Russie n'a aucun besoin de ces essais nucléaires puisque comme toutes les autres puissances nucléaires, elle procède à des essais en simulation".
Historiquement, l'essai explosif était le seul moyen de démontrer sa possession de l'arme suprême, mais aujourd'hui "faire exploser des armes nucléaires n'apporte rien. Cela n'aide pas à les améliorer ni à les moderniser", a encore relevé Marc Finaud. Pour cela, les simulations sont suffisantes.
Dernier essai en 2017
La majorité des essais, un peu plus de 2000 au total, a eu lieu avant 1996 et l'introduction du traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Même si ce texte n'est à ce jour pas encore entièrement ratifié ni entré en vigueur, il a marqué un tournant en instaurant un moratoire.
Depuis 1996, seuls dix essais nucléaires ont été recensés dans le monde, notamment en Inde et au Pakistan en 1998. Depuis, un seul et unique pays s'obstine: la Corée du Nord. Sorti du traité en 2003, Pyongyang a fait exploser des bombes atomiques en 2006, 2009, 2013, 2016 et le dernier il y a six ans en 2017.
"Depuis que la Corée du Nord a procédé à son dernier essai en 2017, plus aucun pays ne procède à des essais explosifs", a indiqué Marc Finaud.
Il est aujourd'hui techniquement impossible qu'un essai nucléaire clandestin passe inaperçu aux yeux de la communauté internationale. L'organisation en charge de promouvoir le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO) abrite dans ses locaux de Vienne un centre de contrôle permanent relié à 337 stations partout autour du globe.
Benjamin Luis/lan