La Jordanie, 2e pays au monde le plus pauvre en eau, subit un stress hydrique sans précédent. Cet été, les températures ont atteint des niveaux record privant des milliers d'agriculteurs de récoltes. La gestion de l'eau est ainsi le grand défi des prochaines années pour la Jordanie.
Le Sahara Forest Project est une expérimentation unique en Jordanie. Sous deux immenses serres en plein milieu d'un désert de pierres poussent sans difficultés des légumes et des fruits, uniquement irrigués avec de l'eau pompée dans la mer Rouge.
"L'eau de mer qu'on a pompée va directement dans ce filtre", explique dans La Matinale un des responsables de la ferme.
Un défi
Chaque matin, plusieurs camions viennent remplir les deux immenses citernes qui servent à stocker l'eau de mer. Quelque 200 m3 par jour au total sont ainsi pompés. "Ce n'est pas dangereux parce que le niveau des océans et des mers augmente. Il ne baisse pas. Donc nous ne dégradons rien".
Dans un pays où l'eau se fait de plus en plus rare, trouver des alternatives est une urgence. "Si nous ne changeons pas notre façon de gérer l'eau, nous allons devons faire face à des problèmes de santé mais aussi de sécurité", a de son côté relevé un spécialiste de la gestion de l'eau dans la région d'Aqaba.
Utiliser l'eau de mer demande une expertise mais surtout des moyens financiers très importants. Rendre accessible cette alternative à tous les paysans jordaniens est un énorme défi qui devrait prendre encore plusieurs années.
Arthur Sarradin et Céline Martelet/lan