Cet été, les trains de nuit ont été victimes de leur succès

C'est une expérience désolante qu'a vécue Bea il y a quelques semaines. Alors que cette étudiante avait réservé six mois à l'avance deux lits à bord d'un train de nuit pour se rendre en Allemagne, les couchettes se sont transformées en simples sièges à cause de problèmes techniques sur le wagon.

"Ce n'est jamais très agréable quand on le voit, heureusement on n'était que deux dans le compartiment. Nous, on a eu de la chance. A côté, il y avait une famille avec des enfants, ils étaient quatre. Les parents ont passé la nuit assis... Nous, on a quand même pu dormir", a raconté Bea jeudi dans le 19h30.

Des infrastructures insuffisantes

Si cette Fribourgeoise a réagi avec philosophie, elle n'est pas la seule à avoir vécu pareille mésaventure cet été, car les trains de nuit ont été victimes de leur succès: wagons bondés, clientèle déclassée, retards et même suppressions de train. Les infrastructures n'ont pas été suffisantes pour répondre à la demande, particulièrement sur les lignes en direction de l'Allemagne et de l'Autriche.

Les CFF ne s'en cachent pas et cela s'explique par des problèmes techniques du côté des exploitants, précise Frédéric Revaz, porte-parole de l'ex-régie fédérale.

"Il y a eu des problèmes de matériels roulants. Des trains avaient des problèmes techniques puisque leur exploitant, les chemins de fer autrichiens, devait réviser les wagons. Mais ça a pris plus de temps que prévu à cause du manque de personnel et de fournisseurs qui n'ont pas eu la capacité de fournir les pièces détachées à temps."

Accélérer pour répondre à la demande

Réhabiliter et développer le réseau ferroviaire nocturne est compliqué et prendra du temps, mais il va falloir mettre un coup d'accélérateur car la demande est en constante augmentation.

"C'est fort regrettable dans la mesure où l'on cherche à avoir des nouveaux clients", souligne Franco Tufo, ingénieur en transports. "Quand vous êtes dans cette phase de séduction et que vous n'avez pas le service qui va avec, vous prenez le risque que le client se détourne et reparte vers ses anciennes amours."

Pour éviter de pousser sa clientèle vers des vols bon marché, les CFF et leurs partenaires prévoient des adaptations pour les vacances d'automne. "Dans les systèmes de réservation, on met plus de marge. C'est-à-dire qu'on ne vend plus absolument toutes les places, mais on garde une petite marge pour pouvoir replacer certains clients ailleurs dans le train", explique encore Frédéric Revaz.

De nouveaux wagons devraient être opérationnels dans une année environ.

Sujet TV: Clémence Vonlanthen

Adaptation web: Julie Marty