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Un dirigeant de Bavière maintenu en poste malgré des accusations d'antisémitisme

Hubert Aiwanger reste en poste malgré la polémique à son sujet. [Keystone - DPA/Sven Hoppe]
Un dirigeant de Bavière maintenu en poste malgré des accusations d'antisémitisme / Le 12h30 / 1 min. / le 4 septembre 2023
Le chef du gouvernement de la puissante région allemande de Bavière a annoncé dimanche le maintien à son poste de son numéro deux, tentant de mettre fin à une vive polémique autour d'accusations d'antisémitisme.

La controverse vise Hubert Aiwanger, ministre bavarois de l'Economie et chef du parti populiste des "Électeurs Libres". L'homme de 52 ans est accusé d'avoir rédigé un tract à caractère antisémite quand il était lycéen, ce dont il se défend.

"L'évincer de son poste ne serait pas proportionné", a jugé dimanche le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, le patron de la branche bavaroise (CSU) des conservateurs allemands, au cours d'une conférence de presse.

Des faits qui remontent à 35 ans

Alors que le scandale dure depuis plus d'une semaine, Markus Söder a reconnu que sa décision de maintenir dans ses fonctions Hubert Aiwanger "ne plairait pas à tout le monde" mais a fait valoir qu'il n'y avait "pas de preuves qu'il ait rédigé le tract".

"Par ailleurs, les faits remontent à 35 ans, personne n'est aujourd'hui celui qu'il était à l'époque", a-t-il argumenté, invitant son numéro deux à engager un dialogue avec les associations juives allemandes pour s'expliquer et "se repentir".

L'intéressé avait commencé par rejeter en bloc les accusations, révélées par la presse, puis par reconnaître que le tract, retrouvé dans son cartable de l'époque, existait bien, tout en assurant qu'il avait été rédigé par son frère. Ce n'est que plus tard qu'il a finalement présenté des excuses pour ne pas avoir pris suffisamment tôt ses distances avec le contenu du tract.

Le texte, écrit au lycée au cours de l'année scolaire 1987/88, se voulait apparemment une réaction à un concours organisé sur l'histoire allemande ayant visé à déterminer "Qui est le plus grand traître à la patrie". Dans le tract, ces "traîtres" étaient invités à se présenter "au camp de concentration de Dachau pour un entretien d'embauche" et "un vol libre à travers la cheminée du camp d'Auschwitz" ou "un séjour à vie dans une fosse commune".

Aussi des motivations politiques

A la suite à l'annonce de son maintien à son poste, Hubert Aiwanger a proclamé l'échec d'une "campagne de calomnies" à son égard et réaffirmé n'avoir rien à se reprocher. La décision en Bavière semble aussi motivée par des raisons politiques à l'heure où se profilent les élections régionales du 8 octobre.

Son départ aurait très probablement provoqué une rupture de l'alliance locale entre la CSU et le parti des Électeurs Libres, ce qui aurait pu se retourner contre le mouvement de Markus Söder et obliger ce dernier à s'allier avec les écologistes dans une région à l'électorat très conservateur.

Selon un sondage Insa paru dimanche dans le quotidien Bild, 39% des Allemands sont opposés à une démission de Hubert Aiwanger et 38% y sont favorables.

afp/boi

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