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La gestion de l'accueil des migrants met le gouvernement italien sous pression

En Italie, la gestion de l'accueil des migrants met le gouvernement de Giorgia Meloni sous pression
En Italie, la gestion de l'accueil des migrants met le gouvernement de Giorgia Meloni sous pression / 19h30 / 2 min. / le 5 septembre 2023
Les demandes d'asile ont augmenté au premier semestre de près d'un tiers, soit 28% dans les pays de l'Union européenne et de l'espace Schengen. En Italie, la situation est devenue ingérable, en particulier dans les villes du Nord. Reportage à Bologne.

Dans la périphérie de Bologne, une ancienne caserne a été transformée en un centre d'accueil extraordinaire pour migrants. Cette structure, initialement conçue pour accueillir 200 personnes, héberge actuellement plus de 800 personnes.

"Il y a des Tunisiens, des Maliens, des Camerounais, des Ivoiriens, des Libériens et des Nigériens. Nous sommes nombreux et tous mélangés", témoigne Abraham, un migrant arrivé de Guinée, mardi dans le 19h30 de la RTS.

La préfecture interdit l'accès aux journalistes, mais un occupant a réussi à filmer l'intérieur du centre. Des tentes ont été installées en urgence pour faire face à l'afflux de migrants.

"Un échec total"

Les associations d'aide aux migrants critiquent l'absence de politique d'intégration du gouvernement. "La politique du gouvernement Meloni est un échec total, car pour le moment, ils considèrent simplement les migrants comme des paquets que l'on peut déplacer d'un endroit à l'autre", déclare Lorenzo Delfino, de l'association "Coordination migrants" de Bologne.

Le gouvernement italien avait promis de bloquer l'immigration, mais les chiffres montrent une augmentation significative. Plus de 115'000 personnes ont débarqué en Italie cette année, des niveaux comparables à ceux de 2017.

Pour l'opinion publique, il est difficile de comprendre pourquoi l'immigration continue malgré les promesses. Un citoyen italien témoigne: "C'est impossible de les arrêter... c'est vraiment difficile." Une femme ajoute: "Ce gouvernement a juste exploité politiquement le mécontentement des Italiens sur cette question."

Des migrants à la charge des communes

Cette année, 20'000 mineurs non accompagnés sont aussi arrivés en Italie. A Bologne, ils sont aussi 500 à la charge de la commune. La directrice du centre d'aide aux migrants craint l'échec du programme d'intégration et les réactions négatives de la population locale.

"Le gouvernement décharge toute l'urgence sur les communes, ce qui crée une intolérance de la population locale envers ces personnes qui ont pourtant besoin d'aide", explique Anna Maria Margutti, directrice du centre d'emploi pour les étrangers.

"Nous n'avons plus les moyens"

Si Bologne a tiré la sonnette d'alarme, toutes les villes du nord de l'Italie se trouvent dans une situation similaire.

"Il y a une 'alarme généralisée' sur tous les territoires du Nord, que ce soient des villes administrées par la droite ou par la gauche. Nous disons tous au gouvernement que nous n'avons plus les moyens d'accueillir correctement ces personnes", déclare Luca Rizzo Nervo, conseiller municipal de Bologne.

>> Lire aussi : La pression migratoire en forte hausse au nord de l'Italie, et par rebond au Tessin

Le gouvernement italien promet d'intensifier les rapatriements, mais en 2023, seulement 2500 migrants ont été rapatriés jusqu'à présent.

>> Voir aussi les explications d'Isabelle Ory, correspondante de la RTS à Bruxelles, dans le 19h30 :

Les demandes d'asile explosent en Europe, les explications d'Isabelle Ory à Bruxelles
Les demandes d'asile explosent en Europe, les explications d'Isabelle Ory à Bruxelles / 19h30 / 1 min. / le 5 septembre 2023

Valérie Dupont/vajo

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