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Les violentes pluies tombées en Grèce sont un "phénomène inédit", s'inquiète un météorologue

Après les incendies, des pluies torrentielles font au moins un mort en Grèce
Après les incendies, des pluies torrentielles font au moins un mort en Grèce / 19h30 / 1 min. / le 6 septembre 2023
La Grèce a été frappée par "des pluies de 600 à 800 mm en 24 heures en Magnésie", dans le centre de la Grèce, "un phénomène inédit" ces dernières décennies, a indiqué mercredi un météorologue, Dimitris Ziakopoulos.

"Il semble que la région montagneuse de Magnésie ait été touchée par 600 à 800 mm de pluie en 24 heures", "un phénomène inédit dans les données météorologiques du pays", mesurées depuis 1955, a indiqué cet expert, vice-président du centre des études de la gestion des crises du ministère de la Crise climatique, lors d'une conférence de presse à Athènes.

Trois personnes ont été retrouvées mortes ces deux derniers jours en Magnésie et au moins trois sont portées disparues dans cette région, située à quelque 330 km au nord d'Athènes.

Une femme de 87 ans portée disparue depuis mardi "a été retrouvée mercredi morte dans le village de Paltsi en Magnésie portant le nombre total des victimes de ces fortes pluies à deux", a indiqué mercredi Yannis Artopios, le porte-parole des pompiers, à l'Ert. Mardi, un homme de 51 ans emporté par la crue d'un torrent avait été retrouvé mort près de Volos.

Les bâtiments et les rues de Volos et des villages voisins ont été inondés par les rivières et torrents en crue. Volos est privé d'électricité depuis mardi soir et dans les villages proches du mont Pélion de nombreux bâtiments et rues ont été gravement endommagés par des inondations et glissements de terrain.

Outre la Magnésie et l'île voisine de Skiathos, les départements de Trikala et de Karditsa, plus au Nord, sont également touchés et les autorités y ont limité les déplacements.

"Extraordinaire", "inédit"

Les trombes d'eau qui se sont abattues, essentiellement dans la journée de mardi, sur la ville de Volos, chef-lieu de Magnésie, et sur le mont Pélion représentent "une grande quantité (d'eau") pour la Grèce ainsi que pour de nombreuses régions en Europe", a estimé Dimitris Ziakopoulos lors d'une conférence de presse commune avec le ministre de la Crise Climatique, Vassilis Kikilias.

"Il s'agit d'une situation extraordinaire", a-t-il insisté.

Le ministre a souligné de son côté que "l'intensité et la durée du phénomène sont également inédites".

Face aux critiques sur les victimes et les importants dégâts provoqués par les inondations en Magnésie et dans les départements voisins, Vassilis Kikilias a indiqué que les infrastructures du pays devaient être réorganisées pour parer à "la crise climatique".

Les pluies torrentielles en Grèce doivent durer jusqu'à jeudi après-midi, selon les prévisions du service météorologique national (EMY).

afp/juma

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Intempéries mortelles aussi en Espagne, en Turquie et en Bulgarie

En Espagne, pays qui se trouve en première ligne face au réchauffement climatique, des intempéries après des mois de sécheresse ont fait trois morts et trois disparus ces derniers jours, selon les autorités.

En Turquie, selon le dernier bilan en date, au moins sept personnes sont mortes mardi soir dont deux à Istanbul où la pluie avait cessé mercredi matin. Les services d'urgence ont également déploré quatre morts dans la province de Kirklareli (Nord-Ouest) où deux autres personnes restent portées disparues.

Le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya a fait état de 31 blessés dont huit encore hospitalisés à Istanbul, où des rues ont été transformées en torrents. Une station de métro a été partiellement inondée et des dizaines de personnes ont dû être évacuées d'une bibliothèque municipale, selon les médias.

Ces pluies suivent un été particulièrement sec qui a vu les réservoirs d'eau de cette ville de 16 millions d'habitants tomber à leur plus bas niveau depuis neuf ans.

L'équivalent de plusieurs mois de pluie tombés en Bulgarie

En Bulgarie voisine, où la pluie avait également cessé mercredi à la mi-journée, au moins trois personnes sont mortes mardi et deux sont portées disparues sur la côte de la mer Noire. Des milliers de touristes ont été affectés.

Il est tombé en 24 heures l'équivalent de plusieurs mois de pluie, du jamais vu depuis 1994, selon le responsable des secours Alexandar Djartov. La ville de Tsarevo, la plus durement touchée, a décrété une journée de deuil.

Un ouvrier du bâtiment âgé de 61 ans est mort noyé, et le corps d'un autre homme, repéré par drone, a été récupéré, selon le chef de la police régionale Emil Pavlov. Une femme a été emportée par la mer en furie, sans que l'on sache à ce stade s'il s'agit d'une des deux personnes portées disparues.

"Environ 4'000 personnes sont touchées", a déclaré la ministre bulgare du Tourisme Zaritsa Dinkova qui s'est rendue sur place, évoquant des difficultés pour les évacuer.

Si le littoral de la mer Noire est rarement frappé par des inondations, la Bulgarie voit ces phénomènes s'accroître sur fond de dérèglement climatique. Le ministre de l'Environnement Julian Popov a mis en garde sur la télévision Nova contre le danger posé par "le mauvais état des infrastructures et le trop grand nombre de constructions sur la côte".