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Au Japon, le mont Fuji fait face au surtourisme

Au Japon, le mont Fuji fait face au surtourisme. [Keystone - Franck Robichon]
Au Japon, le mont Fuji fait face au surtourisme / Le Journal horaire / 35 sec. / le 10 septembre 2023
Sentiers embouteillés, menace pour l'environnement et risques pour la sécurité des randonneurs: l'afflux de visiteurs au mont Fuji, l'emblématique volcan japonais classé au Patrimoine mondial de l'humanité, inquiète les autorités locales, impuissantes à endiguer le phénomène.

Près du sommet, "les encombrements étaient assez incroyables, il y avait tellement de monde qu'on ne pouvait pas avancer", raconte Koki Kariya, récemment interrogé par l'AFP lors de sa descente de la plus haute montagne nippone, culminant à 3776 mètres.

"Plusieurs fois je me suis dit que ça devenait dangereux", confie cet étudiant japonais de 22 ans.

Relativement accessible, le mont Fuji, dont la célèbre silhouette conique est visible par temps clair depuis Tokyo, à une centaine de kilomètres, est victime de son succès au même titre que d'autres sites distingués par l'Unesco, comme la cité italienne de Venise ou Bruges en Belgique.

"Je pense que le mont Fuji est l'une des fiertés du Japon", dit Marina Someya, une Japonaise de 28 ans en route vers le sommet, remarquant aussi qu'"il y a beaucoup de gens, et beaucoup d'étrangers" sur les pentes du volcan pour cette première saison de randonnée - les sentiers sont ouverts seulement l'été - depuis la réouverture des frontières nippones après la crise du Covid-19.

Depuis 2012, les visiteurs du mont Fuji ont plus que doublé. [AFP - Mathias CENA]
Depuis 2012, les visiteurs du mont Fuji ont plus que doublé. [AFP - Mathias CENA]

"Le mont Fuji crie au secours"

L'inscription à l'Unesco du site japonais en 2013 s'accompagnait de recommandations à contrôler les flots de randonneurs. En vain: le nombre de visiteurs au pied de ses sentiers a plus que doublé depuis 2012 pour approcher 5,1 millions de personnes en 2019, selon les autorités de Yamanashi, l'un des deux départements que chevauche le mont Fuji.

Avec les foules s'est progressivement accrue la pression sur l'environnement, avec un recours massif aux générateurs d'électricité fonctionnant au diesel et des défilés quotidiens de camions acheminant l'eau et évacuant des montagnes de déchets.

"Le mont Fuji crie au secours", a résumé la semaine dernière le gouverneur de Yamanashi, Kotaro Nagasaki.

Si le département a interdit l'accès au pied du sentier du volcan aux véhicules individuels à essence, un flux quasi-ininterrompu de cars - 90 chaque jour en moyenne cette année en juillet et août - y déverse des flots de visiteurs.

Le surtourisme inquiète l'ensemble du Japon

Les infrastructures accueillant les randonneurs "vont à l'encontre de l'atmosphère spirituelle de la montagne", relève la présentation de l'Unesco consacrée au mont Fuji.

Le département anticipe pour cette année une fréquentation légèrement en-dessous de celle de 2019, mais réfléchit pour l'avenir à un projet de voie ferrée qui serait installée sur la route existante, seul moyen selon lui de réguler véritablement l'accès.

Au-delà du cas du mont Fuji, le gouvernement japonais s'inquiète des conséquences du surtourisme dans l'ensemble du pays alors que les visiteurs étrangers sont revenus à des niveaux proches de l'avant-pandémie, et a dit cette semaine prévoir des mesures "dès l'automne" pour y faire face.

>> Lire aussi : Les hordes de randonneurs sur le mont Fuji inquiètent les autorités japonaises

ats/miro

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