Publié

Une affaire d'espionnage chinois présumé à Westminster agite le Royaume-Uni

Une affaire d'espionnage chinois présumé à Westminster agite le Royaume-Uni. [Keystone - EPA/Tolga Akmen]
Une affaire d’espionnage ravive les tensions entre Londres et Pékin / La Matinale / 1 min. / le 12 septembre 2023
Au Royaume-Uni, une affaire d’espionnage révélée par la presse ravive les tensions entre Londres et Pékin. Un jeune Britannique employé au Parlement est soupçonné d’être un espion au profit de la Chine. Le Premier ministre Rishi Sunak hausse le ton, alors que le régime chinois nie en bloc.

Le Sunday Times, qui a révélé l’affaire, parle de l’une des plus sérieuses infractions à la sécurité à Westminster pilotée par un Etat hostile.

D’après le journal, l'espion présumé est un Ecossais de 28 ans, diplômé d’histoire, qui a travaillé en Chine quelque temps avant d’être engagé comme assistant parlementaire. Ce dernier clame son innocence: "J'ai passé ma carrière à essayer d'éduquer les autres sur le défi et les menaces que représente le parti communiste chinois", s'est-il défendu, sans dévoiler son identité.

La police a de son côté confirmé l’arrestation en mars d’un homme pour espionnage, libéré depuis sous caution.

Une réponse musclée réclamée

S'exprimant lundi devant le Parlement, le vice-premier ministre Oliver Dowden a promis que le gouvernement "ferait tout pour protéger le Royaume-Uni de toute activité émanant d'un Etat étranger et visant à miner notre sécurité nationale, notre prospérité et nos valeurs démocratiques".

Rishi Sunak s'est dit préoccupé, mais n’a pas donné davantage de détails pour, dit-il, ne pas compromettre l’enquête en cours. Le chef du gouvernement a cependant souligné qu’il avait profité de la réunion du G20 en Inde pour mettre le Premier ministre chinois Li Qiang en garde contre toute interférence.

Dans les rangs de la majorité conservatrice, plusieurs députés réclament toutefois une approche beaucoup plus musclée. Ils veulent notamment que Pékin soit qualifiée de menace. Le gouvernement tempère et rappelle que la Chine est le quatrième plus gros partenaire économique du Royaume-Uni.

"Sans fondement", selon Pékin

Le gouvernement chinois a lui dénoncé ces accusations. "La prétendue affirmation selon laquelle la Chine espionne le Royaume-Uni est totalement dénuée de fondement et la Chine la rejette fermement", a dénoncé le ministère des Affaires étrangères.

"Nous demandons instamment à la partie britannique de cesser de diffuser de fausses informations et de mettre fin à ses manoeuvres politiques antichinoises et à son dénigrement malveillant", a-t-il ajouté.

Après "l'âge d'or" voulu par l'ex-Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre Londres et Pékin se sont nettement dégradées ces dernières années.

Les deux pays s'opposent notamment sur la répression du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, ex-colonie britannique, ainsi que sur le sort de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang ou sur les accusations de violation des droits humains au Tibet.

Sujet radio: Catherine Ilic

Adaptation web: ami avec afp

Publié