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Afflux de migrants en baisse à Lampedusa, alors que la France tend la main à l'Italie

Des migrants attendent d'être transférés sur le continent depuis l'île sicilienne de Lampedusa, dans le sud de l'Italie, le 15 septembre 2023. [Keystone - EPA/CIRO FUSCO]
Des migrants attendent d'être transférés sur le continent depuis l'île sicilienne de Lampedusa, dans le sud de l'Italie, le 15 septembre 2023. - [Keystone - EPA/CIRO FUSCO]
L'afflux de migrants à Lampedusa a diminué vendredi et les autorités italiennes ont continué à transférer vers la Sicile et le continent des milliers de personnes arrivées cette semaine par la mer sur cette île de la Méditerranée proche des côtes nord-africaines.

Située à moins de 150 km du littoral tunisien, Lampedusa est l'une des premières escales pour les migrants qui franchissent la Méditerranée en espérant gagner l'Europe. Chaque année, pendant l'été, ils sont des dizaines de milliers à prendre la mer sur des embarcations souvent vétustes pour tenter cette traversée périlleuse dans laquelle plus de 2000 d'entre eux ont déjà trouvé la mort depuis janvier.

La situation n'a cependant jamais été aussi tendue à Lampedusa où est arrivée la majorité des 11'000 migrants parvenus depuis lundi sur le territoire italien, selon le ministère de l'Intérieur, saturant le centre d'accueil géré par la Croix-Rouge italienne (CRI) et dont la capacité est de 400 places.

Environ 6000 migrants sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa
Environ 6000 migrants sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa / L'actu en vidéo / 48 sec. / le 14 septembre 2023

Federico Fossi, le porte-parole du HCR, a dit à l'AFP que 8512 personnes avaient débarqué sur l'île entre lundi et mercredi, plus que la population locale.

Un total de plus de 127'000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, près du double par rapport à la même période en 2022.

Les chiffres n'ont toutefois pas encore dépassé ceux de 2016, lorsque plus de 181'000 personnes, dont beaucoup de Syriens qui fuyaient la guerre, étaient parvenues en Italie.

"Devoir de solidarité européenne"

Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi un "devoir de solidarité européenne" avec l'Italie alors que Berlin vient de suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance de ce pays en raison d'une "forte pression migratoire" et du refus de Rome d'appliquer des accords européens.

L'Allemagne semble toutefois également prête à tendre la main à Rome, sous condition: les relocalisations prévues dans le "mécanisme volontaire de solidarité européen" pourront être remises en oeuvre "à tout moment si l'Italie remplit son obligation de reprendre les réfugiés" conformément aux règles de l'UE, a assuré vendredi un porte-parole du gouvernement allemand.

>> Lire à ce sujet : L'Allemagne n'accepte plus de migrants venant d'Italie "jusqu'à nouvel ordre"

La situation à Lampedusa montre que "les approches strictement nationalistes ont leurs limites", a lancé Emmanuel Macron vendredi, souhaitant ne pas "laisser seule l'Italie avec ce qu'elle vit aujourd'hui", sans dire si la France accueillerait des migrants de Lampedusa.

Les relations entre ces deux pays s'étaient crispées en novembre 2022 lorsque l'Italie avait refusé d'accueillir le navire humanitaire Ocean Viking et les 230 migrants à son bord, poussant Paris à le laisser accoster tout en dénonçant le comportement "inacceptable" de Rome.

Critiques italiennes

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni reproche aux autres Etats européens de ne pas prendre leur part dans l'accueil des migrants alors que l'Italie est en première ligne.

L'UE et la Tunisie ont signé en juillet un accord visant à bloquer les nouvelles traversées, en échange d'une aide financière à ce pays nord-africain confronté à de graves difficultés économiques.

>> Lire à ce sujet : Tunis et Tripoli collaboreront dans l'accueil des migrants bloqués à leur frontière et La Tunisie et l'UE signent un partenariat stratégique contre l'immigration irrégulière

La Ligue anti-immigration de Matteo Salvini, membre de la coalition au pouvoir, a tiré à boulets rouges ces dernières heures sur cet accord. Pour le député Andrea Crippa, "le gouvernement de la Tunisie, c'est évident, a déclaré la guerre à l'Italie" en laissant partir un grand nombre de bateaux en peu de temps.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur les tensions politiques provoquées par le dossier en Italie :

En Italie, la gestion de l'accueil des migrants met le gouvernement de Giorgia Meloni sous pression
En Italie, la gestion de l'accueil des migrants met le gouvernement de Giorgia Meloni sous pression / 19h30 / 2 min. / le 5 septembre 2023

afp/cab

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