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Les pays en développement réclament des réformes du système mondial

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à la tribune des Nations Unies le lundi 18 septembre 2023. [Keystone - Richard Drew]
Les pays en développement réclament des réformes du système mondial / Le Journal horaire / 26 sec. / le 18 septembre 2023
Les pays en développement ont réclamé lundi des réformes du système mondial pour que leurs populations les plus vulnérables, frappées de plein fouet par une avalanche de crises, aient une chance de vivre, un jour, l'avenir meilleur qui leur a été promis.

Dans un contexte de tensions géopolitiques sans précédent depuis des décennies, ce sommet sur le développement, qui ouvre la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, risque d'être rapidement éclipsé par l'arrivée attendue du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le sort des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Etats membres de l'ONU en 2015 pour construire un avenir meilleur et plus durable d'ici 2030 est pourtant capital pour "plus de la moitié du monde" laissée pour compte, y compris les pays qui subissent les conséquences de la guerre en Ukraine.

"Être à l'écoute"

Ces objectifs "portent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes de personnes du monde entier", a insisté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "L'heure est venue de prouver que vous êtes à leur écoute", a-t-il lancé, insistant sur la lutte contre la faim, l'accélération du développement des énergies renouvelables ou l'accès pour tous à un emploi décent.

A mi-parcours, seulement 15% de ces ODD sont en bonne voie, beaucoup stagnent et d'autres régressent. Comme l'espoir que plus un seul des huit milliards d'humains ne souffre de la faim. "Dans notre monde d'abondance, la faim est une tache choquante sur l'humanité", a insisté Antonio Guterres.

Sortir de la pauvreté, avoir accès à l'éducation, à l'eau potable ou à une énergie propre, être en bonne santé, lutter contre le changement climatique ou parvenir à des sociétés en paix, tous ces objectifs de développement sont largement interdépendants.

Et tous sont sapés par les multiples crises qui ont déferlé sur le monde ces dernières années: pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, multiplication des catastrophes climatiques.

Refus de partager

"Si vous ne respectez pas vos engagements de limiter le réchauffement sous +1,5 degré (...), vous mettez les vies et l'avenir de notre génération tout entière en danger, et de ceux qui viendront après", a lancé à la tribune la jeune militante sud-africaine Ayakha Melithafa, appelant tous ces dirigeants à écouter la "tribu des jeunes" laissés sur le bord de la route.

Et ce n'est pas seulement une question de gouvernance, a insisté la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley. Cela signifierait "de l'argent moins cher" pour "réduire les inégalités et atteindre les ODD".

"Si le secrétaire général peut parler d'abondance de nourriture et de gens qui meurent de faim, c'est parce que nous choisissons de ne pas agir différemment, nous choisissons de ne pas partager", a-t-elle insisté.

Les plus vulnérables

"En fin de compte, atteindre les ODD dépend d'une réforme fondamentale des relations économiques et politiques", a renchéri le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Face aux revendications et au ressentiment des pays du Sud, certains responsables occidentaux ont d'ailleurs pris soin d'insister sur le fait que le développement est leur priorité pour cette grand-messe annuelle, pour éviter de creuser encore le fossé entre pays riches et pauvres.

furr avec ats

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Il faut mieux utiliser la science et les nouvelles technologies, estime Alain Berset

La politique, la science et le secteur privé doivent mieux collaborer pour atteindre les objectifs de développement durable de l'ONU d'ici 2030, a estimé lundi Alain Berset à New York. Il faut "des partenariats et un système multilatéral fort".

Les Etats s'étaient engagés en 2015 à travailler sans relâche pour une mise en oeuvre complète de ces objectifs d'ici 2030, a rappelé le président de la Confédération lors du sommet sur le développement durable qui ouvre la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. "Alors faisons-le aussi", a-t-il lancé.

En l'espace de quelques années, le réchauffement climatique est passé d'un concept parfois un peu abstrait à une réalité écrasante, a souligné le Fribourgeois. "Ses conséquences renforcent les inégalités, affectent l'équilibre mondial, menacent la stabilité, mettent en péril la sécurité alimentaire et la biodiversité, augmentent la pollution et conduisent à des conflits", a-t-il averti