Le problème du plastique, c'est sa dégradation au cours du temps, explique mardi dans La Matinale Julie Lasserre, biologiste et membre de l'association franco-suisse the SeaCleaner.
"Ce matériau crée une pollution presque invisible, puisqu'elle se fait sous forme de microplastiques et de nanoplastiques. Mais ce plastique ne va jamais disparaître, il va toujours se casser en de plus petits morceaux et donc forcément, on ne le voit pas", affirme la spécialiste de la faune marine.
Ces microplastiques se répandent donc dans l'air ou dans les eaux, puis ils finissent par contaminer le corps humain.
L'être humain ingérerait 5 grammes de plastique par semaine
Une étude australienne de 2019, commanditée par le WWF, démontre que dans le monde, chaque semaine un adulte ingère en quantité de plastique en moyenne l'équivalent d'une carte de crédit.
Un chiffre difficile à vérifier, car la traçabilité du plastique est compliquée. De plus, la quantité varie en fonction du mode de vie des individus. Par exemple, les adeptes de l'eau en bouteille ou de la consommation de poisson en quantité sont plus exposés que les inconditionnels de l'eau du robinet et des légumes bio.
Pour l'instant, à long terme, les effets sur le corps humain ne sont pas réellement connus. Mais ce plastique est partout dans notre corps, ceci dès la naissance puisque l'on en a même retrouvé dans le placenta et dans du lait maternel.
Les océans sont la destination finale de ces déchets
Tous les plastiques lâchés dans la nature finissent dans les océans. Ainsi, une bouteille abandonnée sur les rives du lac Léman risque fortement de finir en Méditerranée.
Une pollution silencieuse et invisible à l'oeil nu, déclare Julie Lasserre, "De plus, il y a de nombreux types de plastiques différents, certains vont flotter assez longtemps, alors que d'autres vont couler assez rapidement. Et à la surface, on ne voit pas tout cela."
Cette contamination ne devrait pas s'arranger, car selon les dernières estimations, il y aura plus de plastique en poids que de poissons dans les océans d'ici 2050.
Prise de conscience des gouvernements
En juin dernier, à Paris, l'ébauche d'un premier traité onusien international juridiquement contraignant pour réduire la production du plastique a été réalisée. Sa signature est prévue en 2025, à condition d'arriver à lever les blocages du côté des pays pétroliers, mais aussi ceux de l'Inde ou de la Chine.
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Les industries ont aussi leur rôle à jouer puisque les principaux producteurs de plastique, ce sont les grandes marques telles que Pepsi, Coca-Cola ou encore Nestlé. La multinationale suisse tente en ce moment de développer des matériaux plus recyclables ou réutilisables.
>> Lire aussi : Coca-Cola, Pepsi et Nestlé sont les plus gros pollueurs de plastique au monde
A l'heure actuelle, seuls 9% des déchets plastiques dans le monde sont recyclés.
> Revoir l'interview de Katia Gindro responsable du groupe mycologie de la station Agroscope dans l'émission de Forum:
Sujet radio: Sophie Iselin
Adaptation web: Miroslav Mares