Le pape François est arrivé à Marseille dans le cadre d'une visite axée sur la migration
La deuxième ville de France s'est pavoisée aux couleurs jaune et blanc du Vatican, notamment sur le Prado, l'artère que remontera le souverain pontife en papamobile samedi, où 100'000 personnes sont attendues.
L'avion du pape s'est posé peu après 16h00 à l'aéroport de Marseille-Provence à Marignane. Le souverain pontife a été accueilli par la Première ministre Elisabeth Borne, et il s'est aussitôt rendu à la basilique Notre-Dame de la Garde, à Marseille. Un temps de recueillement avec des représentants d'autres confessions, devant le mémorial dédié aux marins et migrants disparus en mer est aussi au programme.
Le jésuite argentin de 86 ans a prévenu: il ne vient pas en visite d'Etat en France mais bien à Marseille, où cohabite un large éventail de communautés et religions, pour dénoncer le drame des naufrages de migrants et plaider la cause des exilés. Un thème cher à François qui ne cesse depuis son élection en 2013 de dénoncer les discours de rejet et les politiques de fermeture.
"Accueil mutuel et fraternel"
"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", a notamment déclaré le pape qui dénonce régulièrement le sort des migrants depuis son élection il y a dix ans. "Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation".
"Croyants, nous devons (...) être exemplaires dans l'accueil mutuel et fraternel", a plaidé François, dénonçant une nouvelle fois l'"immense cimetière" qu'est devenue la Méditerranée, où "est ensevelie la dignité humaine".
"Devant un tel drame, les mots ne servent à rien, mais des actes", a insisté le pape, fustigeant "la paralysie de la peur" et remerciant les ONG qui portent secours aux migrants en mer, tout en dénonçant ceux qui les empêchent de travailler "parce qu'il manque quelque chose à bord, ceci ou cela... ce sont des gestes de haine sous couvert de neutralité".
Sous haute protection
Son séjour intervient d'ailleurs alors qu'une nouvelle vague d'arrivées sur l'île italienne de Lampedusa a poussé l'Union européenne à adopter un plan d'urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance d'Afrique du Nord.
Cette visite se fera sous haute protection, avec quelque 6000 membres des forces de l'ordre mobilisés et un "dispositif hors norme", selon un haut responsable policier.
En France, pays régi par le principe de laïcité, la visite de Jorge Bergoglio a été diversement reçue, certains à droite critiquant une "ingérence" politique sur la question migratoire. "Il faut espérer qu'on ne retienne pas de ce message la critique qui en est faite, mais que la Méditerranée peut être un point d'union", a affirmé à l'AFP l'archevêque de Paris, Laurent Ulrich.
>> Lire aussi : La participation d'Emmanuel Macron à la messe papale à Marseille fait polémique
ats/hkr