L'ensemble de la classe politique de la Péninsule a rendu hommage à ce Napolitain né sous Mussolini le 29 juin 1925 et qui a connu comme chef de l'Etat de nombreux gouvernements dans une Italie aux exécutifs chroniquement instables.
Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d'Italia et "présidente du conseil" depuis octobre 2022, a sobrement présenté "les plus profondes condoléances" de son cabinet à la famille de l'ancien président.
Garant de la stabilité de l'Italie
L'actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l'engagement européen de l'ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené "des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe".
Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver "l'unité et la concorde" de son pays.
Considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l'Italie, Giorgio Napolitano avait été élu en 2006.
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Années turbulentes
Il comptait prendre sa retraite à l'issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l'incapacité des principaux partis à s'accorder sur un éventuel successeur, l'avaient contraint à reprendre du service.
Mais dès son discours d'investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé "la surdité" face aux exigences du pays, il avait annoncé qu'il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.
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De la démission de Romano Prodi en 2008 après seulement deux années au gouvernement à l'arrivée de Matteo Renzi en février 2014, en passant par les démissions de Silvio Berlusconi, Mario Monti et Enrico Letta, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.
Réformiste
Reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l'Etat, il avait été intégré aux Groupes universitaires fascistes comme la plupart des étudiants sous Mussolini, mais s'était en même temps engagé, dès l'âge de 17 ans, dans un groupe de résistants communistes, avant d'entrer au parti en 1945 et d'être élu pour la première fois au Parlement en 1953.
Perçu comme un réformiste, il avait cependant approuvé la répression de l'insurrection de Budapest écrasée le 4 novembre 1956 par les chars soviétiques.
ats/hkr