"Le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence", mais "nous, Français, nous faisons notre part", a déclaré le président lors d'une interview à la télévision.
"On ne peut pas accueillir toute la misère du monde", a-t-il ajouté en reprenant la phrase célèbre de l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.
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"Un approche cohérente"
Réagissant à la vague d'arrivées massives de migrants sur l'île italienne de Lampedusa la semaine dernière, Emmanuel Macron a appelé à "ne pas laisser les Italiens seuls", se faisant le promoteur d'une réponse européenne pour "une approche cohérente avec les pays d'origine et les pays de transit".
Aux pays d'origine des migrants, "nous devons en Européens mieux conditionner notre aide à une politique responsable en matière migratoire et en disant 'on vous aide sur des projets pour donner des opportunités économiques à la population mais vous devez nous aider à démanteler chez vous les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays' et surtout beaucoup mieux coopérer aux retours", a-t-il expliqué.
Aux pays de la rive sud de la Méditerranée, en particulier la Tunisie, il souhaite que l'Europe propose "d'embarquer des études, des experts, des matériels etc... sur leurs côtes pour démanteler ces passeurs" dans le cadre d'"un partenariat respectueux".
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"On a de très bons résultats"
"Il se trouve que c'est ce qu'on fait nous avec les Britanniques, on accepte d'avoir des experts britanniques à Calais pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs et on a de très bons résultats", a justifié Emmanuel Macron.
Le président français veut proposer à l'Union européenne de "mettre plus de moyens dans ces pays transit, de leur proposer des partenariats pour éviter les départs, parce que c'est là que les gens prennent tous les risques en Méditerranée".
afp/jfe
L'ambassadeur au Niger rappelé
Durant cette interview, Emmanuel Macron a annoncé le retour "dans les prochaines heures" de l'ambassadeur français à Niamey et le départ des troupes françaises d'ici la fin de l'année, à l'issue d'un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne.
"La France a décidé de ramener son ambassadeur", que Paris refusait jusqu'ici de rappeler, et "nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger", a déclaré le président, indiquant que les 1500 militaires français partiraient "dans les semaines et les mois qui viennent" et que le retrait serait totalement achevé "d'ici la fin de l'année".