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Après deux mois de bras de fer, la France va se retirer du Niger

A l'issue d'un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne, le président français Emmanuel Macron a fini par annoncer dimanche le retrait du Niger des troupes françaises "d'ici à la fin de l'année". [afp]
Après deux mois de bras de fer, la France va se retirer du Niger / Le Journal horaire / 16 sec. / le 25 septembre 2023
A l'issue d'un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne, le président français Emmanuel Macron a fini par annoncer dimanche le retrait du Niger des troupes françaises "d'ici à la fin de l'année". L'ambassadeur de France à Niamey va également faire son retour à Paris.

Le retrait des 1500 militaires français basés au Niger, qui était avant le coup d'Etat du 26 juillet l'un des derniers alliés de Paris au Sahel, intervient après ceux du Mali et du Burkina Faso, où la France a déjà été poussée vers la sortie par des juntes hostiles.

"La France a décidé de ramener son ambassadeur. Dans les prochaines heures notre ambassadeur avec plusieurs diplomates rentreront en France", a déclaré Emmanuel Macron lors d'un entretien télévisé dimanche soir. L'ambassadeur et son équipe étaient dans l'ambassade française, ne bénéficiant plus de l'immunité diplomatique et avec des réserves de nourriture et d'eau qui s'épuisaient.

"Un moment historique"

Les militaires au pouvoir à Niamey ont célébré dimanche soir "une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger". "Les troupes françaises ainsi que l'ambassadeur de France quitteront le sol nigérien d'ici à la fin de l'année. C'est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien", ont-ils indiqué dans un communiqué lu à la télévision nationale.

La France refusait de céder aux "injonctions" des militaires au pouvoir. Elle continue, comme l'a répété le président Macron dimanche soir, de considérer le président renversé Mohamed Bazoum, détenu depuis la fin juillet avec sa femme et son fils à la résidence présidentielle, comme "la seule autorité légitime" du pays.

Mais Paris, qui comptait sur une intervention de la CÉDÉAO (communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest) pour rétablir Mohamed Bazoum et l'ordre constitutionnel, n'avait plus guère d'options pour se maintenir au Niger.

Après dix années d'opération militaire antiterroriste dans le Sahel, le France ne dispose désormais que d'une présence au Tchad (1000 soldats) dans cette région.

"Amis du désordre"

L'opération "Barkhane a été un succès", a assuré Emmanuel Macron, répétant que Paris était intervenu à la demande du Mali, du Burkina Faso et du Niger. "Sans celle-ci, la plupart de ces pays auraient déjà été pris par des califats territoriaux et des djihadistes", a martelé le président, dans un discours toujours très virulent à l'égard des juntes au Sahel.

"Nous ne sommes pas là pour être les otages des putschistes", a-t-il dit. "Les putschistes sont les amis du désordre", a estimé Emmanuel Macron, soulignant que les attaques islamistes faisaient "des dizaines de morts chaque jour au Mali" et qu'elles avaient repris de plus belle au Niger.

Nouvelle illustration des relations exécrables entre Paris et Niamey, le Niger a interdit dimanche son espace aérien aux avions français.

ats/fgn

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