Les inondations du 10 septembre, provoquées par la tempête Daniel et amplifiées par la rupture de deux barrages en amont de Derna, ont fait 3893 morts, selon un dernier bilan provisoire communiqué par le gouvernement de l'Est.
"La situation est dramatique... Il y a une grande détresse", témoigne Marie-Consolée Mukangendo, représentante adjointe de l'UNICEF en Libye, mercredi dans l'émission de la RTS Forum. Elle rappelle qu'il y a plus de 40'000 personnes déplacées, dont 17'000 enfants.
>> En lire plus : Plus de 43'000 personnes déplacées par les inondations en Libye, selon l'ONU
Un fonds pour la reconstruction de la ville
Dans un communiqué, diffusé mercredi, le gouvernement de l'Est a dit avoir donné son "approbation à la création d'un fonds pour la reconstruction de la ville de Derna et des zones touchées" par les inondations.
"Ce qui m'a marqué, c'est que les familles rencontrées refusent de quitter Derna. Un médecin chef a lancé un appel pour remettre en état l'hôpital central. Malgré le fait qu'il ait perdu une vingtaine de membres de sa famille, il avait l'espoir de continuer", raconte Marie-Consolée Mukangendo.
Une "conférence internationale"
Pourtant non reconnu internationalement, le gouvernement de l'Est a "confirmé" aussi la tenue le 10 octobre à Derna d'une "conférence internationale" de reconstruction, annoncée dès le 22 septembre.
Cette "conférence" sera "ouverte aux entreprises internationales", a précisé mercredi le gouvernement de l'Est, qui avait appelé dans un premier temps l'ensemble de la "communauté internationale" à y participer.
Aucune réaction de Tripoli
Le gouvernement rival reconnu par l'ONU et basé dans la capitale Tripoli (Ouest) a ignoré jusqu'à présent ces annonces et n'a pas dit s'il y enverrait ou non des représentants.
Pour sa part, l'exécutif de Benghazi n'a pas précisé comment le nouveau fonds serait financé mais le Parlement, basé également dans l'Est, a déjà alloué 10 milliards de dinars (1,8 milliard de francs) aux projets de reconstruction.
Propos recueillis par Mehmet Gultas/vajo avec afp
Deux administrations rivales
Rongée par les divisions depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux administrations rivales: l'une dans l'Ouest dirigée par Abdelhamid Dbeibah, l'autre dans l'Est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp du maréchal Khalifa Haftar.