"Donald, je sais que tu nous regardes", a lancé l'ex-gouverneur du New Jersey Chris Christie en pointant son doigt vers la caméra. "Tu n'es pas là ce soir, pas à cause des sondages, pas à cause de tes inculpations, mais parce que tu as peur", a-t-il assuré.
Suivant la même stratégie qu'au premier débat en août, l'ancien président a choisi de snober cette émission, étape importante de la longue route vers la Maison Blanche, en raison selon lui de sa très large avance dans les enquêtes d'opinion républicaines.
Le septuagénaire était à la place dans le Michigan, volontairement en même temps que le débat, pour courtiser l'électorat ouvrier du secteur automobile auquel son rival démocrate, le président Joe Biden, avait tendu la main mardi. Divisés sur des questions comme l'aide à l'Ukraine, les sept candidats - six hommes et une femme - ont cette fois débattu durant deux heures, dans des échanges virant souvent à la cacophonie.
Les candidats se sont aussi attardés sur les questions économiques, critiquant longuement le bilan du président démocrate qu'ils essaient de déloger de la Maison Blanche. "La politique climatique de Joe Biden est bonne pour Pékin, terrible pour Detroit", a cinglé l'ancien vice-président Mike Pence, en référence au berceau de l'automobile des Etats-Unis.
Des rivaux largement distancés
Mais c'est bien autour de Donald Trump qu'ont tourné les séquences les plus fortes de l'émission. Car, cette fois-ci, ses rivaux ont beaucoup moins retenu leurs coups.
"Donald Trump manque à l'appel, il devrait être sur cette scène ce soir pour défendre son bilan", a taclé Ron DeSantis, qui était vu par certains conservateurs comme la relève du Parti républicain, mais dont la cote a dégringolé dans les enquêtes d'opinion.
Le gouverneur de Floride, qui s'est fait remarquer avec ses prises de positions choc sur l'avortement, les questions LGBT+ ou l'immigration, accuse désormais un retard de plus de 40 points face à Donald Trump, selon l'agrégateur de sondages RealClearPolitics.
C'est tout le paradoxe: à quatre mois des premières primaires, Donald Trump, inculpé quatre fois au pénal, continue d'écraser toute la concurrence, bénéficiant encore d'un soutien massif auprès de sa marée de supporteurs à casquettes rouges.
Duel Trump-Biden dans le Michigan
Le milliardaire républicain assure déjà lui se projeter dans un possible remake de l'élection de 2020 - consacrant l'immense majorité de ses attaques à Joe Biden, président octogénaire candidat à sa réélection en novembre 2024.
Les deux rivaux ont effectué cette semaine un duel rapproché dans le Michigan, actuellement théâtre d'un grand conflit social. Joe Biden s'est ainsi affiché, bras dessus bras dessous, avec des leaders syndicaux mardi, apportant son soutien à un piquet de grève d'ouvriers de l'automobile.
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"Joe Biden prétend être le président le plus favorable aux syndicats de l'histoire. C'est absurde", a tancé Donald Trump mercredi soir depuis une usine fabriquant des pièces détachées en grande banlieue de Detroit. Le républicain a vivement critiqué la politique environnementale de son successeur centrée sur le développement de voitures électriques.
Le Michigan, frontalier du Canada, avait créé la surprise en élisant Donald Trump en 2016 face à Hillary Clinton. Il sera un des Etats les plus disputés de la présidentielle de 2024. Conscient d'avoir écrasé le débat de son absence, Donald Trump a publié sur son réseau social une image de son ombre recouvrant toute l'estrade où débattaient ses sept rivaux.
cab avec ats