"Il faut protéger nos enfants de tous les risques. L'école est un sanctuaire", a estimé Emmanuel Macron en visite à Ajaccio. Il a apporté son "plein soutien" au plan du gouvernement qui "va beaucoup plus loin" que les mesures déjà prises. La première ministre Elisabeth Borne avait quant à elle promis une "mobilisation générale" et une "lutte implacable" contre ce "phénomène massif".
"Notre plan, c'est 100% prévention, 100% détection, 100% solutions", a-t-elle ajouté lors de la conférence de presse de présentation de ce plan.
Un enfant sur 10 est aujourd'hui victime de harcèlement scolaire en France. Il touche tous les milieux sociaux et toutes les écoles.
Le plan annoncé mercredi prévoit notamment "la formation de tous les acteurs de la communauté éducative: les élèves, les parents, les personnels de l'Education nationale, avec l'objectif que chacun soit formé d'ici la fin du quinquennat", mais aussi une formation "renforcée" pour les "forces de l'ordre, magistrats et personnels de la Protection judiciaire de la jeunesse".
Détection renforcée
Autre mesure concernant les élèves, un questionnaire sera rempli par tous les élèves du CE2 à la 3e pour mieux détecter les cas de harcèlement.
En outre, à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire le 9 novembre, "deux heures seront banalisées dans tous les établissements scolaires de France dédiées à la lutte contre le harcèlement", a détaillé le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal.
En matière de réponses aux situations de harcèlement, Mme Borne a annoncé que le procureur serait désormais "systématiquement" saisi "en cas de signalement pour harcèlement, notamment grâce à une plateforme dédiée entre l'Education nationale et la justice".
Le harcèlement à l'école est au coeur de l'actualité en cette rentrée après une série de cas dramatiques et autant de polémiques sur la gestion du harcèlement, à la suite notamment le suicide du jeune Nicolas, 15 ans, qui s'est donné la mort à Poissy (Yvelines) au lendemain de la rentrée.
Gabriel Attal, qui a lancé un audit sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la dernière année scolaire, a indiqué que chaque académie "devra se doter d'une stratégie anti-harcèlement" d'ici "la fin de l'année".
"Qui va s'occuper de ce grand plan?"
Ces mesures sont attrayantes mais posent tout de même la question de la mise en place, explique Laëtitia, enseignante de français dans un collège de banlieue parisienne, dans l'émission Tout Un Monde jeudi. "Qui va s'occuper de ce grand plan? On a l'habitude des grands plans inter-ministériels, des plans de ceci, de cela, mais sur le terrain on galère."
"Les pôles médicaux sociaux sont vidés de leurs substances: nos élèves n'ont pas d'infirmières, de psys etc. Donc si on a des gens contre le harcèlement scolaire c'est génial, mais je suis dubitative", relève-t-elle.
juma avec agences